À la lecture du nouveau rapport de cette assemblée sur les bienfaits de la mondialisation, malgré la multiplication des pratiques déloyales lésant les entreprises européennes, les délocalisations ou le chômage, j’ai une pensée pour le nouveau Président de la République française.
Dans ses discours électoraux sur l’Europe, il parlait d’une nécessaire « protection ». Il a même osé prononcer le mot de « préférence communautaire »!
Je ne sais pas ce qu’a fait M. Sarkozy durant les cinq dernières années, mais il n’a certainement pas lu les rapports de ce Parlement, ni les comptes rendus du Conseil, ni les interventions de M. Mandelson et de son prédécesseur. On n’y parle jamais de « préférence », sauf en faveur d’une ouverture encore plus grande de nos marchés. On n’y parle jamais de protection, même si les instruments de défense commerciale de l’UE sont notoirement insuffisants et aléatoirement utilisés. On y parle seulement de poursuite de la mondialisation et de gestion des risques. Mais l’Union européenne ne gère absolument rien, et surtout pas les millions de chômeurs, les secteurs industriels sinistrés et l’agriculture en passe de l’être. À ses yeux, ces pertes sont comptées au nombre des risques acceptables.
Et je m’interroge: M. Sarkozy, sur ces sujets, abuse-t-il son public ou est-il lui même abusé?