A la tête d’une délégation comprenant Marine Le Pen, Louis Aliot et Jean-Claude Martinez, Jean-Marie Le Pen était le 12 septembre à l’Assemblée nationale, reçu par les 13 « sages » du « Comité de réflexion et de proposition sur la modernisation et le rééquilibrage de la Vème république » initié par le chef de l’Etat et présidé par Edouard Balladur. Un entretien qui a duré plus d’une heure, aussi courtois qu’intéressant, lors duquel Jean-Marie Le Pen a été questionné par M. Balladur mais aussi par Jean-Claude Casanova, Anne Levade, Luc Ferry, Bertrand Mathieu, Jean-Louis Bourlanges ou encore Jack Lang. En préambule, le Président du FN s’est réjoui qu’« au travers de cette invitation, il semble désormais acquis que la détestable pratique du cordon sanitaire qui aboutissait à traiter les millions d’électeurs du FN comme des pestiférés, semble désormais remise au rang de vestige de l’ère Chirac ». Pour autant il a regretté que la composition dudit Comité ne représente pas « les principaux courants d’idées au sein de notre République », selon la formule employée par le Président de la République, puisque ce pluralisme n’est pas respecté sachant qu’aucun représentant du FN n’y siège – Jean-Marie Le Pen avait proposé le nom de Jean-Claude Martinez. « Cela aurait pourtant montré la totale sincérité du pouvoir dans sa volonté affichée de modifier les institutions par la voie du consensus ». Il a tenu aussi à relever que la portée des conclusions futures de ce comité et de leurs éventuelles applications sera forcément amodiée par le fait que la France, engagée dans la construction d’une Europe supranationale, a très largement délégué aux institutions européennes « la substance matérielle et les prérogatives organiques du pouvoir politique national . Nos recommandations ne pourront donc s’appliquer qu’après que la France ait recouvré les attributs essentiels de sa souveraineté ».