« En résumé, les services de l’Etat (justice comprise) ont probablement sous-estimé la détermination d’une poignée de militants, bien décidés à faire un coup d’éclat sur la situation au Darfour. A leur décharge, ils n’avaient pas forcément les moyens de les arrêter » note Rue 89, affirmation qui peut sembler curieuse quand on sait que les ONG, notamment dans les pays sensibles comme le Tchad, sont toujours scrutées de près par les services de renseignements… « Cette affaire, explique un diplomate sur ce même site, fait objectivement le jeu de Khartoum qui peut dire : « Regardez, les Occidentaux sont des salauds, des enleveurs d’enfants ! » Or, aujourd’hui, les risques d’une extension de la guerre à Khartoum sont réels ». Une affaire qui vient brouiller le plan com’ de Sarkozy qui avait vendu à Condoleeza Ricce lors de sa récente visite à Paris le déploiement d’ici un mois d’une force européenne d’interposition – composée de soldats français, Allemands et Italiens – censée se déployer le long de la frontière tchado-soudanaise. Une affaire aussi qui met aussi en lumière la légèreté, pour rester poli, du Ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner et de la secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères et aux Droits de l’Homme, Rama Yade, qui ont été incapables d’agir en amont pour empêcher un scandale qui fragilise la position de la France au Tchad, pays où elle dispose d’importants intérêts géostratégiques.