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Bonne année…

Il n’y a pas que les voitures qui ont flambé dans les banlieues chaudes en ce début d’année – 372 véhicules ont été officiellement incendiés lors du réveillon de la saint-sylvestre –, mais aussi le coût des produits de première nécessité, sans même parler de la hausse du pétrole ou encore du gaz. Au-delà de la persistance de l’immigration et de l’insécurité, cette explosion du coût de la vie est un des sujets de préoccupation majeure de nos compatriotes. Sujet qui a alimenté les conversations, beaucoup plus en tout cas que l’annonce par Ségolène Royal jeudi de sa volonté de se porter candidate pour diriger le PS en 2008, entraînant un déchainement de commentaires fielleux de ses petits camarades socialistes. Selon un sondage IFOP pour Ouest-France Dimanche publié quelques heures avant le passage à la nouvelle année, seulement 25% des Français, en chute de 11 points par rapport à août 2007, font confiance au gouvernement pour augmenter le pouvoir d’achat. 27% – taux en recul de 16 points –, estiment que l’équipe Sarkozy sera à même de baisser les impôts. En outre, sept français sur dix ne font pas confiance au gouvernement pour lutter contre l’exclusion et la pauvreté, et six français sur dix l’estiment incapable de réussir à « intégrer les personnes issues de l’immigration ». 58% – taux en augmentation de 11 points –, le juge incapable de lutter contre le chômage. Et si Sarkozy s’était crée une réputation, fort usurpée, d’homme à poigne pour juguler la délinquance, par rapport à août 2007 le taux des personnes estimant les sarkozystes capables de lutter contre l’insécurité chute de 14 points pour s’établir à 62%.

Sarkozy à l’école de la Maison-Blanche…

Alors il s’agit pour l’attelage socialo-sarkozystes au pouvoir de faire diversion. Nouveau gadget médiatique d’un Sarkozy qui se voit décidemment plus dans le costume d’un chef d’entreprise que d’un Président de la République, il a été annoncé ces derniers jours au bon peuple la mise en place d’un tableau d’évaluation et de notation de chaque ministre. Un instrument visant dans les faits à accompagner un très possible remaniement ministériel. Mais surtout, le chef de l’Etat nous a gratifiés d’une opération de diversion de grande ampleur en mettant en scène avec ce qu’il faut de paillettes calibrées pour la presse de salle d’attente, sa nouvelle idylle avec la chanteuse de variété Carla Bruni. Un Sarkozy qui s’ennuie tellement à l’Elysée, a révélé la presse dernièrement, qu’il demande au publicitaire socialiste Jacques Seguela de lui organiser des dîners avec des pipoles… Ce qui en dit long sur la capacité mentale du brave Nicolas à se trouver aux commandes de notre pays. Dans un entretien fort instructif accordé au quotidien Suisse Le Matin, l’écrivain et sociologue Christian Salmon, auteur de « Storytelling, la machine à fabriquer des histoires et à formater les esprits », explique que « depuis son élection, Nicolas Sarkozy nous raconte des histoires : des histoires de rencontre et de séparation, de succès et d’échec, peuplées de victimes méritantes et de héros anonymes. Certaines se terminent mal comme le divorce avec Cécilia, d’autres connaissent un « happy end » comme la libération des infirmières bulgares. Il y a des épisodes fabuleux comme ce conte de fées où l’on voit une cendrillon de banlieue, la ministre de la Justice Rachida Dati, se transformer en princesse moderne dans Paris Match avec la complicité de grands couturiers. L’idylle avec Carla Bruni fournit un nouveau rebondissement dans la vie passionnante et passionnelle de Nicolas Sarkozy ». « Sarkozy », poursuit-il, « applique les techniques de contrôle des médias que le Bureau d’information de la Maison-Blanche a mises au point progressivement depuis Reagan, jusqu’à Bill Clinton et George W. Bush. Dick Cheney l’actuel Vice-président, l’exprime sans détour : « Pour avoir une présidence efficace, la Maison-Blanche doit contrôler l’agenda. Si vous laissez faire la presse, ils saccageront votre présidence… Dans ce but, à Washington, le pouvoir présidentiel doit inventer chaque jour une bonne histoire, la story du jour qui capte et focalise l’attention des médias et du public ».

Pire que Chirac ?

« On commence en France à prendre la mesure des dangers d’une feuilletonnisation de la vie publique », affirme encore ce sociologue. « Un jour où l’autre la vérité se venge et le réel revient mais le mal est fait. Ce qui compte aujourd’hui pour les politiciens, ce n’est pas de laisser une trace dans l’Histoire, mais de terminer leur mandat (…). Que l’on soit en période électorale ou non, la politique prend la forme désormais d’un véritable festival de narration d’histoires où la presse joue à la fois l’acteur, le chœur et le public. Elle reprend et interprète la story du jour et satisfait l’appétit du public avec de nouveaux récits. Le candidat héros de feuilleton qui gagne sera celui dont les histoires entrent en connexion avec le plus grand nombre d’électeurs (…) ». Christian Salmon relève encore que « les citoyens ne sont plus considérés comme des électeurs qui doivent se faire une opinion, mais comme une audience à capter et à conserver. C’est la logique de l’audimat. Avec Nicolas Sarkozy, la nature et le rythme des décisions politiques se soucient désormais moins de cohérence que de rythme, moins d’action que d’une mise en scène du Président qui obéit aux règles du suspense. Jacques Chirac avait dissous l’Assemblée nationale. Nicolas Sarkozy, lui, fait beaucoup mieux, il est en train de dissoudre le politique. Il y a ceux qui croient et ceux qui font croire. Et le pouvoir appartient à ceux qui font croire ». Bref, les Français ont élu en la personne de Nicolas Sarkozy un Président de la République en carton pâte, une simple persistance rétinienne d’un chef d’Etat pourvu des attributs de notre souveraineté nationale. En réalité un simple gouverneur d’une province de « l’euroland » qui s’apprête à renforcer encore plus la vassalisation de notre pays à l’euromondialisme avec l’adoption du « mini » traité, à l’heure où déjà 70% des lois qui s’appliquent dans notre pays émanent de Bruxelles. Un agent d’ambiance chargé de faire croire à nos compatriotes qu’ils vivent toujours dans un pays souverain, un publicitaire fumeux qui ne peut que mettre en place des demi-réformes aboutissant au mieux à des demi-échecs.

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