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La fracture

Les dirigeants frontistes et la presse nationale – notamment aujourd’hui le dernier numéro de Minute – n’ont pas manqué de fustiger les propositions de la commission Attali, rebaptisé finement « commission Attila » par Marine Le Pen, appellation d’ailleurs reprise cette semaine par Le Canard Enchaîné… et par le député UMP Guy Tessier qui n’a pas poussé l’audace jusqu’à citer sa source… Ces propositions – mêlant en un vaste fourre-tout mesures de bon sens piochées parfois dans le programme du FN, et délires marqués du sceau du mondialisme le plus échevelé – ont été accueillies avec enthousiasme et validées d’un bloc par un Sarkozy décidemment bien déconnecté du réel. L’opposition patriotique, elle, a dénoncé l’immigrationnisme ubuesque prôné par ladite Commission, son appel à la discrimination positive au nom de la « diversité », sa volonté de briser définitivement les reins du petit commerce en favorisant encore plus la grande distribution, la modulation des prestations familiales en fonction du revenu des ménages, etc. Conscients du décrochage de Sarkozy dans l’opinion, notamment auprès de l’électorat droitier qui l’avait plébiscité l’année dernière, les candidats UMP considèrent désormais Sarkozy comme un boulet qui plombe leur campagne et ne se bousculent plus pour apparaître à ses côtés… Pareillement, les caciques de l’UMP ont poussé des cris d’orfraies lorsque les conclusions de la Commission Attali ont été rendues publiques. D’autant qu’avec la morgue qui le caractérise, Jacques Attali a vertement répondu la semaine dernière aux critiques sur ses propositions, évoquant au sujet du député Claude Goasguen, « la République des imbéciles », et rappelant à l’ex-Premier Ministre Jean-Pierre Raffarin, que sa « façon de gouverner la France fut un désastre » ; manière de gouverner un peu dans la lignée, il est vrai, des amis socialistes de M. Attali, quand ce dernier était le conseiller de François Mitterrand à l’Elysée…

Toujours aussi pitoyables…

Le Figaro dans les pages « économie » de son édition en date du 30 janvier fait état du trouble des élus de l’UMP à l’occasion de l’audition mardi de M. Attali devant la commission des finances et des affaires sociales de l’Assemblée. Occasion pour ce dernier de s’excuser pour les propos que nous avons cités précédemment mais de ne rien céder sur la philosophie antinationale de son rapport. Les députés UMP, qui en bons politiciens de l’Etablissement s’acharnent avant tout à sauver leurs prébendes en se vautrant dans le clientélisme, n’ont pas tant attaqué les mesures sur le fond que leur conséquence sur les élections de mars. Les candidats sarkozystes, rapporte Le Figaro, ont fait valoir que « s’attaquer aux taxis et aux coiffeurs, qui passent leur journée à parler (sic) à la veille des municipales, était le plus sûr moyen pour que leur mécontentement fasse tache d’huile ». Jean-François Copé, président du groupe UMP, a rappelé que l’évocation du projet de TVA sociale entre les deux tours des dernières législatives avait coûté leur siège à de nombreux candidats de la droite mondialiste… Une droite antinationale qui, à force de courir derrière la gauche, de souhaiter toujours plus d’immigration, de mosquées, de discrimination positive, perd tout crédit. A l’instar d’une Françoise de Panafieu larguée dans les sondages face à Bertrand Delanoë à Paris, ou d’un Dominique Perben à Lyon face au socialiste Gérard Collomb qui le devancerait de 20 points au second tour d’après le sondage Sofres-Le Figaro publié mercredi.

Plus dure sera la chute

Une enquête d’opinion réalisée par l’institut CSA pour Valeurs actuelles à paraître vendredi indique cependant que le désamour croissant de nos compatriotes pour l’action menée par Nicolas Sarkozy n’a pas pour effet de gonfler le capital de confiance dont dispose le Parti Socialiste. Comme le mois dernier, 56% des personnes interrogées estiment que « les interventions et déclarations » des dirigeants du PS « ne vont pas dans le bon sens », seulement 20% pensent que le PS mènerait « une meilleure politique que celle conduite actuellement », 23% qu’elle serait « moins bonne », 53% (en augmentation de trois points) qu’elle ne serait « ni meilleure ni moins bonne ». Ce même sondage confirme le dévissage du chef de l’Etat dans l’opinion : 52% des Français affirment que son action de va « plutôt dans le mauvais sens », (en hausse de 8 points par rapport à décembre), tandis que 37% (en baisse de 7 points) considèrent qu’elle va « plutôt dans le bon sens ». Pareillement il ne se trouve plus que 48% des sondés pour estimer que notre Président bling-bling « incarne bien la fonction présidentielle », en baisse de 9 points en un mois, tandis que parallèlement 45% sont d’un avis inverse, en progression de 9 points. Significativement, c’est sur la trahison du programme droitier sur lequel il s’est fait élire que le compagnon de Carla Bruni a le plus déçu. En un mois Sarkozy chute de 11 points dans l’opinion, et il ne reste plus que 46% des sondés pour estimer qu’il « tient ses promesses de campagne », contre 48% qui pensent le contraire, en progression de 14 points. On l’aura compris, le mouvement de balancier qui a amené à Sarkozy nombre d’électeurs frontistes pourrait rapidement s’inverser dans les prochains mois. C’est en tout cas le sentiment des candidats et militants frontistes en campagne qui, sans préjuger des résultats des élections de mars prochain – pourquoi le cacher, elles seront difficiles pour l’Opposition nationale –, reçoivent sur le terrain, sur les marchés, les témoignages des commerçants, des Français qui font part de leur écœurement et de leur déception. Français qui prédisent au FN, que certains ont une nouvelle fois enterré un peu vite, un retour au tout premier plan au fur et à mesure que les dernières illusions se dissiperont et que l’arnaque sarkozyste apparaîtra en pleine lumière. Reste qu’il y a un domaine sur lequel Sarkozy tient ses promesses. A savoir sa volonté clairement affichée, dès le départ, de poursuivre le démantèlement de notre souveraineté et la dilution de nos libertés dans le magma euro-bruxellois en passant outre la volonté du peuple souverain. Ainsi après les députés à l’Assemblée nationale le 16 janvier, il s’est trouvé une forte majorité de sénateurs pour approuver cette forfaiture et adopter dans la nuit de mardi à mercredi la révision de la Constitution, préalable indispensable à la ratification de la constitution européiste, dénommée « traité de Lisbonne ».

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