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« Les Français en ont soupé »

Deux nouveaux sondages, deux nouvelles claques pour Nicolas Sarkozy. Dans le baromètre CSA pour i-Télé/Le Parisien paru mardi, Sarkozy a subi un recul de 6 points de sa cote de confiance – 42% contre 48% en janvier et 55% en décembre. Dans le même laps de temps, il subit une montée de 14 points des opinions négatives. 52% des sondés disent ne plus lui faire confiance contre 45% le mois dernier et 38% en décembre. Dans le baromètre Ipsos à paraître jeudi dans le magazine Le Point, le mari de Carla Bruni ne réunit plus que 39% de satisfaits, contre 49% en janvier. C’est le plus mauvais sondage d’opinion pour le chef de l’Etat depuis son élection, puisqu’il recueille dans cette enquête 58% d’opinions défavorables, en augmentation de 9 points. Sur fond d’érosion dramatique du pouvoir d’achat, de crise économique, de poursuite de l’immigration et de persistance de l’insécurité, Marine Le Pen a relevé lundi sur BFM-TV que visiblement, « les Français en ont soupé des jeux de cour, des discussions sur le sac Chanel de Mme Rama Yade ou de Mme Rachida Dati, des SMS présidentiels (…). La campagne présidentielle a été une imposture car M. Sarkozy a fait croire aux électeurs nationaux qu’il allait les défendre… en réalité il les a enfoncés un peu plus dans une Europe ultra-libérale » a souligné la Vice-présidente exécutive du FN.

Dis-moi qui tu soutiens…

Difficile d’échapper ces derniers jours à la visite en France de l’ex-député néerlandaise Ayaan Hirsi Ali, menacée de mort depuis 2002 en raison de ses critiques de l’islam. Elle collabora notamment avec Theo Van Gogh, le cinéaste assassiné en 2004 par un bi-national maroco-néerlandais, sur son film « Submission », une attaque en règle du Coran et du statut de la femme dans les sociétés musulmanes (FDA Quotidien du 06/11/2004). Un meeting de solidarité avec cette somalienne était organisée à Paris dimanche sous l’égide de Bernard-Henry Lévy et en présence de Rama Yade, Secrétaire d’Etat aux Droits de l’Homme. Cette dernière a affirmé que le gouvernement « (réfléchissait) à la manière de faire accéder Ayaan Hirsi Ali à la France (sic), à la naturalisation » comme celle-ci l’a demandé. « J’ai besoin d’aide », a déclaré Ayaan Hirsi Ali durant ce meeting, citant en français, une promesse aussi ubuesque que délirante du candidat Sarkozy : « A chaque femme martyrisée dans le monde, je veux dire que la France offre sa protection en lui donnant la possibilité de devenir française ». « S’en prendre à vous, c’est s’en prendre aussi à la France », a déclaré le Président bling-bling dans une allocution qui a été lue devant l’assistance dans laquelle on apercevait Ségolène Royal. La socialiste Fadela Amara, Secrétaire d’Etat à la Politique de la Ville a promis lundi à Ayaan Hirsi Ali d’être son « avocat auprès du Président ». « Je suis d’autant plus déterminée à plaider sa cause que Nicolas Sarkozy, quand il était Ministre de l’Intérieur, a été un homme qui a beaucoup aidé « Ni Putes ni Soumises » », a-t-elle ajouté. Reste que Ayaan Hirsi Ali, qui s’est vu également décerner lundi soir un prix spécial au cours de la cérémonie des « Globes de cristal », dont le jury était présidé par BHL, ne fait pas l’unanimité au Pays-Bas. Elle a reconnu avoir menti sur son identité, son âge et sa biographie pour obtenir l’asile politique, un mensonge qui l’a contrainte à démissionner de son siège de député et à s’exiler aux États-Unis. Et à frayer dans des eaux dans lesquelles les défenseurs des identités et des souverainetés nationales évitent de nager, puisque elle a intégré l’American Enterprise Institute, un club de réflexion bushiste, dit « néoconservateur ». Ce qui explique certainement que Mme Ayaan Hirsi Ali ait reçu également le soutien d’un Alain Finkielkraut ou encore de la revue française « Le meilleur des mondes », dirigée par un ex-responsable d’Arte-Info, Michel Taubmann, et regroupant des intellectuels atlantistes défendant ouvertement les menées du Nouvel ordre mondial.

Inch’allah…

Pendant ce temps, la polémique fait rage en Grande-Bretagne à la suite des propos du chef de l’Eglise anglicane, l’archevêque de Canterbury, Rowan Williams, lequel a déclaré le 7 février que l’adoption par le Royaume-Uni de certains aspects de la loi islamique, hors « châtiments extrêmes » et « discrimination envers les femmes », était « inévitable » et devait être appréhendée avec ouverture d’esprit par les Britanniques. Ce blanc-seing donné à la charia, le choix qui serait laissé à un mahométan de choisir entre un tribunal islamique et un tribunal civil pour résoudre certaines disputes comme les divorces, a été accueilli avec satisfaction par l’imam de l’université égyptienne d’Al-Azhar. Pour le cheikh Abdel Fattah Allam, « les déclarations de Rowan Williams vont dans la bonne direction et ont un impact positif chez les musulmans ». Au pays de sa gracieuse majesté le son de cloche a été très différent puisque les propos de Rowan Williams ont soulevé l’hostilité quasi générale de l’opinion, de la classe politique et selon un sondage du Sunday Telegraph, des deux tiers des membres dirigeants de l’Eglise anglicane. Mais aussi du cardinal Cormac Murphy-O’Connor, chef des catholiques d’Angleterre et du pays de Galles, qui a déclaré dans le Sunday Telegraph le 10 février « ne pas croire en une société multiculturelle ». L’évêque de Rochester Michael Nazir-Ali, d’origine pakistanaise, critiquait justement en janvier dans le Sunday Times les tentatives d’accommodement britanniques vis-à-vis des pratiques d’autres religions, comme l’appel à la prière pour les musulmans et la prise en compte de la charia dans le code civil du pays ou dans le système bancaire. Il s’inquiétait aussi d’une des conséquences induites de la déferlante migratoire en Grande-Bretagne : la montée de l’extrémisme islamiste qui a créé des “zones interdites” (”no-go areas”) pour les non-musulmans. « L’un des résultats de la résurgence mondiale de l’idéologie extrémiste islamiste a été de détacher davantage les jeunes de la nation dans laquelle ils avaient grandi et également de transformer des communautés déjà séparées en zones interdites où l’adhésion à cette idéologie est devenue une marque de reconnaissance », estimait-il.

Petits flics

On peut en France avoir eu les yeux de Chimène pour Pol-Pot, Mao et ses séides, avoir été Kapo dans les camps vietminh, être communiste ou trotskyste, se revendiquer de l’idéologie la plus sanglante du XXème siècle et squatter postes et prébendes de la République. Mais la simple idée qu’un ex-militant nationaliste puisse intégrer par ses grands mérites l’université française et les petits flics de la pensée se déchaînent. Le quotidien 20 Minutes a ainsi publié mardi un incroyable article vouant aux gémonies Benoît Fleury qui vient d’être reçu major de l’agrégation en histoire du droit. A ce titre, il devrait être nommé « par décret par le Président de la République en personne. En tant que major, il est prioritaire pour son affectation ». Mais voilà, ce brillant juriste fut, de 1995 au début des années 2000, un turbulent responsable du Groupe Union défense (GUD), mouvement étudiant dit « d’extrême-droite ». Il n’en fallait pas plus pour que les extrémistes de gauche lancent une campagne haineuse contre M. Fleury, qui n’a plus d’engagement politique connu mais qui, horresco referens, note la dénommée « Talia », « une ancienne dirigeante du syndicat de gauche Unef », « a été vu (par elle-même) il y a quelques années à une manifestation contre l’avortement ». De quoi justifier, n’en doutons pas, cette tentative de mise à mort médiatique…

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