Site icon Le blog de Bruno Gollnisch

Trompe l’œil

Alors que Paris est de très loin la ville française qui concentre le plus d’effectifs policiers, ce qui explique par ailleurs l’augmentation générale de la délinquance dans les départements périphériques, la baisse des crimes et délits dans la capitale, telle qu’elle a été claironnée mercredi par la préfecture de police a tout du trompe l’œil. Au-delà du fait que les enquêtes de victimation laissent apparaître clairement que la très grande majorité de Français touchés directement par la délinquance ne portent pas plainte et sont ainsi absent des statistiques – 8 millions de crimes et délits chaque année contre 3 millions officiellement – l’Observatoire national de la délinquance (OND) constate cependant à Paris entre mars 2007 et février 2008, une augmentation de 4,5% des « violences physiques non crapuleuses » c’est-à-dire gratuite.

Dans la nature…

Salif Kamaté, ce clandestin malien qui avait mordu un policier lors d’une tentative d’expulsion sur un vol Paris-Bamako en mai 2007, occasionnant à celui-ci une incapacité totale de travail (ITT) de sept jours, avait été relaxé par les juges du tribunal correctionnel de Bobigny le 29 juin 2007. Cet immigré hors-la-loi s’était vu accorder le bénéfice de la « légitime défense » ! Mardi, la 12ème chambre de la cour d’appel de Paris a infirmé le jugement de première instance en condamnant ce clandestin à cinq mois de prison ferme. Mais nouvelle preuve du laxisme ambiant, M. Kamaté, qui comparaissait libre, a été maintenu en liberté car aucun mandat de dépôt n’a été délivré par la cour d’appel…

Je te tiens, tu me tiens…

Depuis que la presse l’a lâché et tire à boulet rouge sur ses fautes de goût indignes d’un chef d’Etat, Nicolas Sarkozy a décidé de faire profil bas et, paraît-il, de revenir à un style plus en adéquation avec sa fonction. Il a aussi annoncé via sa nouvelle épouse, qu’il retirait sa plainte pour « faux, usage de faux et recel » – c’était une première pour un Président de la République – contre le journaliste et rédacteur en chef du Nouvel Observateur Airy Routier. Il était reproché à ce dernier un article indiquant que le Président de la République aurait envoyé un SMS à Cécilia Ciganer-Albeniz huit jours avant son mariage avec Carla Bruni le 2 février, comportant le message suivant : « si tu reviens, j’annule tout » (FDA Quotidien du 11/02/2008). « Désormais, l’affaire du SMS est close, mon mari vient de retirer sa plainte contre le Nouvel Observateur après la lettre d’excuse qu’Airy Routier m’a adressée », a déclaré Carla Bruni dans une tribune publiée dans Le Monde daté de jeudi. M. Routier a cependant confirmé « l’authenticité » de son information sur le contenu de ce SMS. Au-delà de ses relents pipoles, cet épisode illustre aussi la fébrilité de notre président bling-bling qui à quelques semaines d’intervalle dit tout et son contraire. Le 8 janvier dernier, il déclarait qu’ « aucun journaliste digne de ce nom ne donne ses sources » et promettait dans l’année une loi imminente renforçant cette protection. En février il déposait plainte contre le journaliste précité, l’ouverture de l’enquête préliminaire pouvant contraindre justement Airy Routier à révéler ses sources, avant finalement de se rétracter cette semaine. Dans les faits, Nicolas Sarkozy en plein krach médiatique a bien compris qu’il n’avait rien à gagner à un bras de fer avec le monde journalistique qu’il a su très habilement utiliser pour se hisser au pouvoir. D’autant que l’action politique de ce chantre de la rupture virtuelle, ne repose que sur le paraître, le sarkozysme au pouvoir se cantonnant à des effets d’annonce savamment mis en scène et relayés…

La tragédie irakienne

Des centaines de milliers de morts, un pays plongé dans le chaos, livré aux haines religieuses – la communauté chrétienne a notamment payé un très lourd tribut à la « libération du pays –, une région toute entière déstabilisée, sans même parler du coût colossal du conflit pour le contribuable américain et pour l’image des Etats-Unis dans le monde : voilà le terrible bilan que l’on peut dresser de l’intervention américaine en Irak dont ont a « fêté » le cinquième anniversaire mercredi. Fidèle à la méthode Coué, George W. Bush a déclaré le même jour que, malgré le prix « élevé » payé depuis lors, « chasser Saddam Hussein du pouvoir était la bonne décision, et ceci est un combat que l’Amérique peut et doit gagner ». C’est le moment qu’a choisi le barbu le plus célèbre de la planète Oussama bin Laden, pour mettre en garde la oumma contre tout soutien au gouvernement irakien mis en place par Washington et accessoirement avertir l’Europe qu’elle devrait « rendre des comptes » pour les caricatures du prophète Mahomet publiées dans des quotidiens danois. Un sondage effectué pour le compte de la chaîne CBS montre que 64% des Américains estiment que la guerre n’en valait pas la peine. Le candidat républicain à l’investiture suprême, John McCain, a lui aussi indiqué qu’il n’envisageait pas un retrait des troupes américaines en Irak, indiquant que l’armée US pourrait y rester cent ans s’il le faut. Signe de l’inculture inquiétante de nombre d’hommes politiques, simples hommes de paille des lobbies et des puissances d’argent qui les portent au pouvoir, M. McCain qui a toujours excipé de sa connaissance des dossiers de politique étrangère, a affirmé mardi que « tout le monde sait qu’Al-Qaïda se rend en Iran, y est entraîné, et revient en Irak. C’est bien connu » a-t-il ajouté alors même que chiites iraniens et sunnites sont des ennemis jurés. Dans un article paru jeudi dans le journal britannique The Guardian, Hans Blix, l’ancien directeur général de l’AIEA, ancien chef des inspecteurs de l’ONU en Irak chargés d’enquêter sur les armes de destruction massive, a qualifié la guerre en Irak, intentée sous des motifs mensongers, de « tragédie pour l’Irak, pour les Etats-Unis, pour la vérité et la dignité humaine ».

« Lutte à mort »

La dictature chinoise n’a pas abandonné le langage « fleuri » qui le caractérise. Le numéro un du Parti communiste, Zhang Qingli, a affirmé mardi que la Chine avait engagé une « lutte à mort avec la clique du dalaï-lama », comprendre contre les Tibétains qui contestent la sanglante oppression dont ils sont victimes. Dans un style rappelant chez nous les fulminations de L’Humanité de la « grande » époque, il a qualifié le dalaï-lama de « loup enveloppé dans une bure de moine » et de « monstre à face humaine mais au cœur d’animal », et ce, malgré les appels au dialogue du dalaï-lama réfugié en Inde à l’instar de 300.000 de ses compatriotes. Secrétaire d’Etat aux droits de l’Homme, Rama Yade, que l’on avait connue plus agressive quand il s’agissait de pointer les « entorses aux droits de l’homme » en Russie, a mollement invité mercredi soir les autorités chinoises à tendre la main au dalaï-lama. La répression qui s’est abattue sur les Tibétains qui dès le 10 mars manifestaient à l’occasion du 49ème anniversaire du soulèvement anti-chinois de Lhassa en 1959 aurait fait plusieurs centaines de victimes. Membre du Bureau politique du FN, Eric Pinel a relayé l’appel lancé par le Bureau de la Communauté Tibétaine de France, afin de manifester le vendredi 21 mars à Paris contre l’oppression communiste sur le Toit du Monde.

Quitter la version mobile