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Rien n’y fait…

Selon un sondage BVA pour France Inter et Les Echos, 67% des Français considèrent que la politique économique du gouvernement est « mauvaise », soit une hausse de 7 points par rapport au mois précédent ; 28% des personnes interrogées (en baisse de cinq points) jugent la politique économique actuelle « plutôt bonne » (25%) ou « très bonne » (3%). Et même si Nicolas Sarkozy abandonne plus souvent ces derniers temps son palais pour battre la campagne et oublier son côté « bling-bling », il ne remonte pas dans les enquêtes d’opinion. La popularité du mari de Carla Bruni est en baisse d’un point, pour s’établir à 35% (François Fillon perd également un point à 51%), selon un sondage IFOP paru dans le Journal du Dimanche. Il s’agit du plus faible score enregistré par le chef de l’Etat depuis son élection en mai 2007. 64% des sondés se disent « mécontents de Nicolas Sarkozy comme Président de la République ».

Le peuple ? On s’en fout !

Marine Le Pen, Louis Aliot, Jean-Claude Martinez et Jean-Marie Le Pen avait été reçu le 12 septembre 2007 à l’Assemblée nationale par le « Comité de réflexion et de proposition sur la modernisation et le rééquilibrage de la Vème république » initié par le chef de l’Etat et présidé par Edouard Balladur. Ladite commission Balladur avait par ailleurs proposé l’élection de 30 députés à la proportionnelle (sur 577 !). Le Président du FN avait jugé « dérisoire » cette proposition : « C’est une rigolade ! L’introduction de la proportionnelle n’aurait de sens qu’à partir de 100 députés ». (FDA Quotidien du 14/09/2007). Lundi soir, l’Assemblée nationale a rejeté plusieurs amendements qui prônaient l’introduction d’une dose de proportionnelle pour les élections des députés, lors de l’examen du projet de loi sur la réforme des institutions. Comme l’a rapporté une dépêche de l’AFP, « aucune des modalités proposées par la gauche n’a trouvé grâce aux yeux du gouvernement et de la majorité UMP, qu’il s’agisse de 50% de proportionnelle (Jean-Pierre Brard, app. PCF), 20% (les Verts), ou 10% (des socialistes) ». La position du FN est pour sa part on ne peut plus claire. Soit l’instauration de la proportionnelle intégrale, afin de réduire la fracture « entre pays légal et pays réel », aux élections législatives, sénatoriales européennes, régionales, cantonales et municipales – avec un barrage à 3, 4 où 5 % pour éviter la multiplication des candidatures fantaisistes. « Un mode de scrutin plus démocratique et plus juste, qui instaure une relation intime avec le peuple, et n’altère pas l’exercice du pouvoir pour peu que les hommes politiques fassent l’effort, souvent éreintant il est vrai, de constituer des majorités » notait Jean-Marie Le Pen (FDA Quotidien du 25/10/2007). Un effort auquel ne saurait souscrire les hiérarques de l’UMP, dont un certain nombre militent désormais ouvertement, comme leurs frères ennemis de gauche, pour le droit de vote des immigrés. Des sarkozystes qui s’accrochent à la gamelle et qui se contrefichent que l’absence de proportionnelle explique en partie le taux d’abstention très élevée. Car comme l’a relevé notamment Bruno Gollnisch, utilisant une formule imagée, « les gens ne vont pas au cinéma quand il n’y pas de film dans la salle »…

Pathétique…

Une polémique dont raffole le microcosme a éclaté ces derniers jours entre Bertrand Delanoë et Ségolène Royal, deux des prétendants sérieux à l’investiture socialiste pour la présidentielle de 2012. Mme Royal reproche en effet au maire de Paris d’avoir fait l’éloge du libéralisme dans son livre sorti la semaine dernière, « De l’audace » (sic). L’édile rose s’y proclame « socialiste et libéral », « défenseur de la liberté, y compris dans le domaine économique » et écrit que « le libéralisme est d’abord une philosophie politique de la liberté ». Mme Royal a rétorqué dès samedi que le mariage entre libéralisme et socialisme était « totalement incompatible ! ». Effrayé par son audace peut être, Bertrand Delanoë a tenu à préciser par la suite que son livre, avant tout, « exalte la notion de régulation » et que « le libéralisme, transféré à une théorie économique, est une aberration ». Pour autant, un sondage BVA pour France Inter et Les Echos effectué auprès des Français et des sympathisants socialistes laisse apparaître sur ce sujet une ligne de fracture assez tranchée sur les propos de Bertrand Delanoë. 39% estiment que celui-ci a eu « raison » de se dire « persuadé que seule l’économie de marché crée des richesses nécessaires au progrès social », et 39% estiment qu’il « a tort » et qu’il devrait « avant tout se positionner sur le social et dénoncer la politique économique libérale conduite par le gouvernement », tandis que 22% ne se prononcent pas. Chez les sympathisants socialistes, 45% approuvent M. Delanoë et 44% lui donnent tort, tandis que 11% ne se prononcent pas. Mais au-delà de l’écume des mots, cet accrochage entre M. Delanoë et Mme Royal et le sondage qui l’accompagne ont dû bien faire rire les dirigeants des multinationales qui délocalisent et autres professionnels du capitalisme financier, lesquels ne se sont jamais autant enrichis que sous les années Mitterrand et qui n’ont pas eu à se plaindre de l’intermède Jospin à Matignon…

Ecouter la différence ?

Bref, on ne peut pas donner tort à Laurent Fabius qui, invité de RMC lundi, a jugé cette passe d’arme « assez surréaliste parce que j’ai cru comprendre jusqu’à maintenant que Bertrand Delanoë et Ségolène Royal avaient les mêmes positions sur le sujet », voyant dans ce verbiage creux « un aspect un peu tactique ». Car ce débat sur les avantages comparés de l’économie dite libérale et de l’économie dite socialiste a pour avantage de passer à la trappe la vraie question. En effet, il n’y a certainement pas un Français sur mille capable de pointer les différences programmatiques qui existeraient entre Mme Royal et M. Delanoë. Ils adhérent tous deux au « catéchisme droits-de-l’hommiste », arme de destruction massive de l’identité des peuples, sont tous deux favorables à la poursuite de l’immigration massive, au droit de vote des immigrés, à la poursuite de la dilution de notre souveraineté dans l’euromondialisme et refusent en cœur tout protectionnisme pour protéger les travailleurs français des ravages de la mondialisation. Autant dire qu’entre ces deux là, et plus largement leurs autres rivaux des partis de l’Etablissement, ils n’existent que d’infimes différences. Toute l’habileté du Système résidant dans l’art de grossir les détails sur la forme pour occulter le consensus sur le fond.

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