Mme Stauner, le rapporteur, fait une analyse lucide des défis que le vieillissement de nos populations et le déclin de nos populations actives posent à nos systèmes de protection sociale, auxquels elle semble attachée. C’est un premier bon point pour elle.
Un second bon point est la timide interrogation qu’elle formule sur l’efficacité réelle de la panacée habituellement proposée, à savoir organiser l’installation massive de travailleurs immigrés dont on espère qu’ils paieront retraites et systèmes de santé aux vieux Européens. Panacée d’ailleurs d’un cynisme et d’un égoïsme époustouflants, défendue par des gens qui prétendent souvent avoir le monopole du cœur et de la tolérance. Un dernier bon point enfin pour son analyse critique de la tendance à la privatisation des systèmes de santé et à l’approche purement financière des réformes des régimes nationaux de sécurité sociale.
Mais il manque à ce rapport l’essentiel: puisque c’est le déclin démographique de notre continent qui est à la base de ces problèmes, c’est à lui qu’il faut porter remède. Les États membres ne peuvent plus faire l’économie d’une politique familiale et nataliste ambitieuse, gage sans doute de l’équilibre de leurs sécurités sociales, mais surtout de leur dynamisme, de leur prospérité et tout simplement de leur survie.