Nicolas Sarkozy a détaillé lundi les cinq priorités -enseignement supérieur et formation, recherche, industrie et PME, numérique et développement durable- qui seront financées par un « Grand emprunt » de 22 milliards et l’Etat investira au total 35 milliards dans les secteurs concernés. Jean-Marie Le Pen a été très sévère sur l’annonce du chef de l’Etat, relevant qu’au moment ou « les déficits et la dette publique atteignent de sinistres records, le président de la République ne trouve rien de mieux que les aggraver encore avec son Grand emprunt, qui est une nouvelle forme de ses sempiternelles promesses. Le déguiser en « investissements » ne masque pas qu’il s’agit d’une fuite en avant, particulièrement irresponsable dans le contexte actuel ».
Rappelons que le déficit attendu en 2010 en France atteindra certainement le niveau record de 8,5% du produit intérieur brut, alors que la limite fixée par Bruxelles, pour qui M. Sarkozy n’est qu’un simple gouverneur de province, est en principe de 3%. Dans La Tribune, Erik Izraelewicz relève que « le problème c’est finalement que pour financer ces investissements d’avenir, l’Etat français n’ait qu’un seul moyen : continuer à accroître son endettement ».
Beaucoup d’éditorialistes ont également soutenu qu’en réduisant la toile de l’emprunt –loin des 100 milliards d’euros souhaités par le conseiller de M. Sarkozy, Henri Guaino-, mais sans diminuer vraiment les cibles prioritaires, le gouvernement accentue l’effet saupoudrage et réduit d’autant son efficacité.
A l’origine de 22 taxes depuis son élection, Sarkozy se refuse cependant à faire des économies. Soumettons lui deux pistes parmi beaucoup d’autres. Sans même évoquer le train de vie de l’Elysée et l’envolée des dépenses somptuaires indécentes depuis qu’il s’y est installé, rappelons que selon les experts, l’immigration nous coûte environ 60 milliards par an. Et qu’il s’agirait aussi de renégocier, au bas mot, notre participation financière à l’UE. Il faut savoir que l’Etat français offre 19 milliards d’euros chaque année à l’Union européenne, les technocrates bruxellois en rétrocédant seulement 12,5 milliards à notre pays. Dans les faits, l’Europe coûte donc 6,5 milliards d’euros aux contribuables français ! De quoi financer bien des projets en cette période de crise.