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Quand «l’Algérie est en France»…

La mission d’information parlementaire sur le port du voile intégral confié au député communiste du Rhône André Gérin achevait aujourd’hui ses auditions en recevant trois ministres, Eric Besson (Immigration), Brice Hortefeux (Intérieur) et Xavier Darcos (Travail). 75 « experts » -représentants d’associations laïques et féministes, des organisations musulmanes, élus…- ont été entendus. Elle doit désormais plancher sur les préconisations qu’elle remettra fin janvier. Prenant les devants, Jean-François Copé, patron du groupe UMP à l’Assemblée, a expliqué dans une tribune publiée dans Le Figaro de mercredi qu’il jugeait « indispensable » une loi interdisant le voile intégral. Mais comment concrètement l’interdire ?

Brice Hortefeux penche pour des mesures plus incitatives que contraigantes. Libération.fr rapporte ses propos : « Nous n’avons pas le droit à l’erreur. La réponse doit être efficace ». (Donc applicable): « il n’y a rien de pire qu’une loi inappliquée, ce qui signifie une loi défiée ».

Sur le site de ce même quotidien, le député sarkozyste Eric Raoult confesse qu’il est bien évidemment exclu que la police arrête les femmes portant la burqa dans la rue. Il évoque ainsi vaguement une politique de « prévention par l’association féminine de quartier » (sic). Comme si la femme voilée et son mari seraient perméables aux arguments de la représentante locale de Ni putes ni soumises, ou de telle ou telle association laïcarde locale mise en place par la municipalité communiste, UMP ou socialiste du coin !

Les bons apôtres de l’UMPS, englués dans leurs contradictions et dans une situation de radicalisation communautaire dont ils sont les premiers responsables, feignent de croire que le musulman fondamentaliste peut être converti au culte de la déesse Raison.

Ils devraient méditer les paroles du calife Omar, personnage historique révéré chez les islamistes, à qui la légende prête d’avoir brûlé les livres de la bibliothèque d’Alexandrie pour chauffer les bains maures, mais dont les paroles sont significatives : « si ces livres disent la même chose que le Coran, ils sont inutiles ; s’ils disent autre chose, ils sont mensongers et doivent être détruit » .

Aussi, malgré les fortes paroles qui retentissent au sein du microcosme politico-médiatique en cette période pré-électorale, la non remise en cause de la légitimité de la politique d’immigration de peuplement rend de toute façon ce débat totalement stérile.

Président de la chambre de cassation, auditionné devant la « mission burqa » le 16 décembre, Bertrand Louvel a eu au moins le mérite d’une certaine cohérence intellectuelle en appelant à la prudence sur le sujet, expliquant qu’à l’époque de l’Algérie française le voile était déjà très répandu –affirmation que de nombreux pieds-noirs démentent.

« Nous avons là deux cultures (la français et la musulmane), deux cultures qui ont cohabité sous le drapeau français très longtemps à une époque qui n’est pas si ancienne (…). La France était en Algérie, aujourd’hui l’Algérie est en France. Le problème n’est pas tellement différent » affirme M. Louvel. L’Algérie est en France en effet, mais c’est bien là tout le problème !

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