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Georges, Laurent, Martine et les autres

La direction du PS n’a pas ménagé ses efforts ces derniers mois pour empêcher l’ex maoïste Georges Frêche, président du Conseil régional de Languedoc-Roussillon, exclu du PS en 2007 pour ses « dérapages racistes », de prendre la tête de la gauche dans son fief pour la bataille des régionales. Les « provocations » de Frêche, en tout cas interprétées comme telles par les medias, notamment lorsqu’il avait pointé le grand nombre de noirs dans l’équipe de France de football, cadrant assez mal avec le discours dominant rue de Solferino.

Le Premier secrétaire du PS, Martine Aubry, s’accrochant à l’espoir d’un « grand chelem » de la gauche dans les régions le 21 mars, et les combinazione pour isoler Frêche et monter des listes alternatives ayant échoué, « le roi de Septimanie » était redevenu fréquentable. Le 17 janvier, lors du Grand jury RTL-Le Figaro-LCI, Martine Aubry avait été interrogée sur le point de savoir si elle voterait en faveur de Georges Frêche si elle habitait dans le Languedoc-Roussillon. « Ben, oui » avait elle avoué avec cette éloquence classieuse qui la caractérise.

Patatras. Selon l’hebdomadaire L’Express de ce jeudi, M Frêche aurait déclaré à l’adresse de Laurent Fabius, tête de liste du PS en Haute-Normandie : « Voter pour ce mec en Haute-Normandie me poserait un problème, il a une tronche pas catholique ». Certains ont vu dans cette nouvelle saillie du patron de la région Languedoc-Roussillon, une allusion à la judaïté de M. Fabius. « Interrogé sur le non-soutien de Laurent Fabius à mon endroit, j’ai répondu par une expression populaire utilisée par tous les Français depuis des siècles», se justifie Georges Frêche dans un communiqué. Il évoque aussi « une chasse à l’homme » dont il serait victime.

Fabius est en tout cas un adversaire de longue date, ce dernier ayant notamment déclaré fin décembre qu’il n’était « pas sûr » de voter pour les listes de Georges Frêche s’il était électeur en Languedoc-Roussillon, car « ses idées ne sont absolument pas les (s)iennes ».

Si les idées de M. Frêche ne sont pas les siennes, il est d’ailleurs permis de se demander pourquoi M. Fabius n’a pas déclaré être « certain » de ne pas voter pour Frêche s’il était confronté à ce choix dans l’isoloir, et pareillement pourquoi Mme Aubry s’y résignait jusqu’alors…

Mais apparemment il s’agit de la phrase de trop, car on ne peut imaginer que pour la direction du PS le commentaire réservé à Fabius soit plus problématique que de s’inquiéter de la composition ethnique du onze tricolore

Mme Aubry s’est dite « indignée » par cette nouvelle « insulte aux valeurs de la gauche ». Elle a annoncé à l’AFP qu’elle saisirait mardi la direction du PS pour « décider des suites ». Le député socialiste de l’Essonne Manuel Valls a appelé ce matin « à bâtir une nouvelle liste » avec des candidats socialistes et écologistes en Languedoc-Roussillon. Jusqu’alors Frêche pouvait compter sur le soutien de la puissante fédération PS du Languedoc-Roussillon , et au sein de la direction du parti, sur ceux de  Ségolène Royal, Delphine Batho ou encore Vincent Peillon.

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