Le meurtre atroce vendredi d’un couple de septuagénaires tués à l’arme blanche dans leur pavillon de Pont-Sainte-Maxence, dans l’Oise, a donné l’occasion à Brice Hortefeux de s’emparer de ce fait divers particulièrement révoltant pour promettre une nouvelle fois monts et merveilles en matière de lutte contre l’insécurité. A l’heure ou les violences physiques continuent de progresser chaque année, le ministre de l’Intérieur y a été de son petit couplet sur la « détermination » du gouvernement à protéger les plus faibles.
Ce qui lui a valu de se faire remettre immédiatement en place par le ministre de la Justice, Michèle Alliot-Marie, soucieuse de défendre son pré carré. Dimanche, au micro d’Europe 1, celle-ci a précisé que « les propositions en matière pénale sont faites soit par le ministre de la Justice, soit par les parlementaires ». « Aujourd’hui, 40% des incriminations qui existent en matière pénale ne sont jamais utilisées par le juge, qui s’appuie sur des textes plus généraux pour rendre son jugement ».
Mais Brice Horetefeux ne s’est pas contenté de promettre un nouvel effort législatif… qui ne résoudra rien puisque l’UMP refuse encore une fois de s’attaquer aux causes de l’explosion des violences dans notre pays depuis trente ans.
Dans sa volonté de minimiser dans l’opinion les conséquences psychologiques de cette nouvelle démonstration de l’impuissance du gouvernement à juguler l’insécurité, le ministre de l’Intérieur avait fait le plein de promesses plus concrètes sur TF1.
Il a annoncé ainsi la création d’un dispositif «tranquillité senior» inspiré de l’opération «tranquillité vacances», mobilisant des réservistes de la police et de la gendarmerie. «Dès lors qu’elles se sentent isolées ou inquiètes, les personnes âgées pourront demander aux forces de l’ordre d’assurer une veille plus active autour de leur domicile», a précisé le ministère de l’Intérieur.
M. Hortefeux sait pourtant que ce dispositif, ne pourra en l’état actuel des choses être véritablement efficace et couvrir l’ensemble du territoire national, a fortiori avec la suppression cette année de milliers de postes de policiers et gendarmes. Mais à quelques semaines des élections régionales, il s’agit d’occuper le terrain (médiatique) à défaut d’autre chose…