Jeudi l’ex Premier ministre Dominique de Villepin était relaxé dans l’affaire Clearstream, accusé par le chef de l’Etat de dénonciation calomnieuse. Vendredi le procureur de Paris, Jean-Claude Marin, faisait appel de cette décision. Beaucoup y ont vu dans la main de l’Elysée, rumeur immédiatement démentie par le procureur de Paris et le ministre de la Justice.
«Je n’ai pas l’habitude de me cacher derrière mon petit doigt. Si j’avais eu des instructions à donner», elles auraient été «écrites et motivées», a expliqué Michèle Alliot-Marie dimanche sur Europe 1, déniant toute intervention du chef de l’Etat…
Carla Bruni-Sarkozy a déclaré de son côté samedi sur RTL être « très étonnée (sic) par le peu de confiance que, bien sûr, Dominique de Villepin, mais aussi visiblement les médias, accordent à la justice française, le peu d’indépendance qu’on lui attribue». Selon le quotidien Le Parisien, celle-ci ne s’attendait pas à être interrogée sur cette affaire et aurait menacé de quitter le studio…
Député Vert au parlement européen, ancien magistrat, Eva Joly a estimé que cet appel «est la parfaite illustration de l’absence d’indépendance du parquet» à l’égard du pouvoir politique.
L’ancien garde des Sceaux Robert Badinter a déclaré dans le quotidien Le Monde que l’appel du procureur «s’inscrit dans la pratique commune, dès l’instant où les condamnés ont interjeté appel», pour que «le débat (soit) complet». Mais «dans le cas de M. de Villepin, il est évident que la décision de faire appel n’a pas été prise sans l’accord – sinon à l’initiative – de la Chancellerie et de l’Elysée»…
La relaxe de M. de Villepin, permettait à celui-ci, il n’en a pas fait mystère, de se lancer dans une virulente campagne anti-Sarkozy, notamment dans la perspective de l’élection présidentielle de 2012.