Les médias font leurs choux gras depuis plusieurs jours de l’affaire Clearstream, un montage tendant à accréditer l’idée que d’importantes personnalités, dont Nicolas Sarkozy, auraient bénéficié de commissions et de comptes occultes. Le magazine Le Point évoque d’ores et déjà un « watergate » à la française et Le Monde a publié des documents confidentiels où il apparaît que Dominique de Villepin aurait menti puisque, infirmant ses récentes dénégations, y est rapportée une conversation entre le Premier ministre et le général Rondot, chargé de l’enquête, où le nom de Nicolas Sarkozy est évoqué. Président de l’UMP qui a porté plainte pour dénonciation calomnieuse, ce qui a entraîné toute une série de perquisitions, y compris dans les ministères. Bref, M. de Villepin ne se voit plus seulement reprocher d’avoir diligenté des investigations sur M. Sarkozy et de ne pas avoir communiqué à son rival les résultats d’une enquête où il était lavé de tout soupçon, mais d’avoir dissimulé la vérité. Pour ajouter encore un peu de miasmes à cette pitoyable affaire, le général Rondot a reconnu « avoir écrit un mensonge » en affirmant dans une note adressée en juin 2005 au ministère de la Défense n’avoir jamais enquêté sur des politiciens dans le cadre de l’affaire Clearstream. Le quotidien Le Monde qui cite le procès verbal d’audition de ce militaire révèle encore que le nom de Jacques Chirac apparait, celui-ci ayant donné pour consigne « d’agir avec précaution, discernement et discrétion », ce que l’entourage de « supermenteur »… a démenti. A un an de la présidentielle, la guerre au couteau entre « compagnons » à l’UMP n’en est à l’évidence qu’à ses débuts. Reste que Nicolas Sarkozy est le grand bénéficiaire de ces fuites «opportunes » parues dans Le Monde, car le quotidien de référence du système, en étalant au grand jour des notes dites « secrètes », quelques semaines après la crise du CPE, contribue à accabler encore un peu plus le locataire de Matignon… et celui de l’Elysée.