Comme chaque année le gratin du microcosme politico-médiatique s’est retrouvé mercredi soir pour le traditionnel repas de gala du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), dirigé désormais par Richard Prasquier; Conseil qui prétend parler au nom des Français de confession juive, même s’il n’en représente qu’une minorité. Comme chaque année le FN y est persona non grata.
Nicolas Sarkozy est venu saluer les 800 convives, comme il est d’usage François Fillon a pris la parole, de nombreux ministres et politiciens étaient présents dans la salle, dont Martine Aubry,Hélène Mandroux, nouvelle tête de la liste PS en Languedoc-Roussillon – «Je viens tous les ans», s’est elle défendue…- ou encore Benoît Hamon et Harlem Désir…
Pour cause d’appel au boycott des produits israéliens dans le cadre du conflit opposant l’Etat hébreu aux palestiniens, Verts et communistes n’étaient pas les bienvenues, et ce, pour la seconde année consécutive. Dans un entretien accordé au Figaro et publié aujourd’hui, William Goldnadel, un « sioniste de droite » aux réflexions souvent intéressantes, président de France-Israël et d’Avocats sans frontières, nouvellement élu au comité directeur du Crif, précise à ce sujet qu’étant lui-même « très engagé judiciairement dans la lutte contre le boycott des produits israéliens », il a reçu pour « la première fois des lettres de soutien du président et de la Garde des Sceaux ».
Lors de son allocution très convenue et qui n’a pas révolutionné le genre, M. Prasquier a de nouveau évoqué « Vichy »,réaffirmé son souci devant le développement de l’antisémitisme –même si « la France n’est pas un pays antisémite »- son « attachement indéfectible aux lieux fondateurs de l’identité juive, notamment Jérusalem, capitale d’Israël » –non reconnue comme telle par la communauté internationale. Il s’est également prononcé contre le port de la burqa et pour que « la politique pénale s’étende au racisme ordinaire sur internet en faisant connaître les condamnations, en améliorant la surveillance ». Une volonté qui est également partagée par l’UMPS.
Le discours de M. Fillon était à peu près le même que celui de M. Prasquier, calqué en tout cas sur les mêmes préoccupations. Devant les représentants des associations communautaires juives, le Premier ministre a dénoncé… le communautarisme, visant ici bien sûr l’intégrisme islamique, auquel il a opposé le modèle républicain d’intégration. Il s’est particulièrement ému du «scandaleux mouvements de boycott des produits casher ou israéliens». «Je m’étonne du silence, voire de la connivence de certains responsables politiques vis-à-vis de ces démarches révoltantes » a-t-il affirmé.
Un Fillon qui feint de ne pas comprendre que l’immigration de peuplement ne peut que développer le clientélisme électoral, lequel est pour beaucoup dans la démarche des communistes en faveur de ce boycott, au-delà de la traditionnelle posture « anticolonialiste » et « anti-impérialiste » du PC. Il suffit pour cela de constater la composition ethnico-religieuse des derniers bastions municipaux du PC où les communautés arabo-musulmanes prédominent…