A l’origine de cette agitation névrotique on (re)trouve Didier Daeninckx, un des fondateurs de Ras le front. Grand inquisiteur devant l’éternel, expert en procès en sorcellerie, l’écrivain et journaliste d’extrême gauche est un monomaniaque de la « lutte contre le fascisme », dont il voit la résurgence un peu partout, et en premier lieu bien sûr au sein de l’opposition nationale et patriotique.
Son psittacisme haineux n’épargne pas des personnalités de son propre bord politique. En juillet 2001, un journal « de la gauche de la gauche », Politis, avait ainsi accusé Daeninckx, de « procédés staliniens », dénonçant « le délire d’un écrivain qui organise des procès de Moscou à Paris ». Le talentueux Patrick Besson, objet à de nombreuses reprises des fulminations et obsessions de Didier Daeninckx, écrivit sur celui-ci il y quelques années un réjouissant pamphlet, Didier dénonce, qui cerne parfaitement le personnage…
Daeninckx est édité par Baleine, puisqu’il figure au nombre des auteurs de la série « Le Poulpe », qui met en scène un héros récurrent dont les opinions d’extrême gauche structurent le récit. A ce titre, il a donc pris une nouvelle fois la plume pour dénoncer le fait que Jean-François Platet, directeur des Editions Baleine, ait eu le front de rééditer Faut toutes les buter . Brigneau, 91 ans cette année, ayant choisi très jeune le « mauvais camp » pendant la seconde guerre mondiale, membre fondateur du FN, journaliste ayant exercé son talent dans de nombreux journaux et magazines de la mouvance nationale, cristallise dans cette histoire tous les fantasmes et les pulsions d’éradicateur des bien-pensanPoulpets.
Invité samedi soit de l’émission littéraire « Café Picouly » sur France 5, Jean-François Platet, ancien délégué syndical CFDT qui se définit sans surprise comme un « antifasciste », a expliqué, comme il l’a fait dans sa réponse écrite aux attaques du commissaire politique Daeninckx, les raisons qui l’ont poussé à accueillir dans sa collection le polar de François Brigneau. «L’objet de cette collection est bien la littérature. Pas la politique. La démarche est esthétique et artistique ». Séduit par la qualité du polar, Platet affirme encore « que c’est un texte drôle, émouvant, divertissant, et historique. C’est un roman d’atmosphère. Bien sûr qu’il est grossier, sexiste, raciste et violent : le narrateur est un caïd assassin qui n‘a connu que la violence et les armes (…) ».
« Comme Patrick Raynal poursuit-il, quand il a publié son ami ADG (alias Alain Fournier, décédé en 2004, formidable auteur de polars et « affreux d’extrême droite », NDA), parce qu’il jugeait que c’étaient des bons livres, je publierai M. Brigneau, je continuerai à publier des Poulpes, je continuerai à publier des romans horribles dans Baleine Noire, je défendrai les titres parus chez Baleine, tous les titres sans exception : A titre personnel, je n’aime pas les fachos. A titre professionnel, je déteste les censeurs ».
N’en déplaise au pathétique Daeninckx, il existe encore des hommes libres dans ce pays, à l’instar des Françaises et des Français de toutes origines, de toutes conditions sociales, venus de tous les horizons politiques, qui ont choisi le camp de la résistance au totalitarisme en rejoignant le Front National. Mais évidemment tout cela ne rentre pas dans le schéma mental des nouveaux Torquemada… et se révèle tout bonnement incompréhensible pour ce pauvre Didier, qui en est réduit à jeter de l’encre et à agiter ses tentacules pour exister…