Les medias ont relaté ce vendredi que plus de 200 députés ont déjà signé une proposition de loi prévoyant le maintien des deux seuls candidats arrivés en tête. Le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux, assure avoir «entendu ceux qui plaident pour une harmonisation des scrutins sur celui de la présidentielle». Le secrétaire d’État à l’Intérieur, Alain Marleix, se dit, «à titre personnel, favorable au scrutin majoritaire à deux tours secs, avec deux candidats seulement au second tour». Ce sont pourtant les mêmes qui ont déclaré au lendemain des régionales que compte tenu des projections électorales effectuées d’après les résultats de celles-ci, aucun des candidats arrivé en troisième position au premier tour ne serait en mesure de se qualifier au second, car n’atteignant pas les 12,5% des inscrits nécessaires, du fait du fort taux d’abstention.
Un calcul qui apparaît aujourd’hui fort optimiste dans les rangs de la majorité présidentielle, puisque à l’heure actuelle, rien ne semble en mesure de contrecarrer la désaffection d’une frange importante des électeurs ayant porté les sarkozystes au pouvoir en 2007, à l’Elysée comme à l’Assemblée, et le mouvement de balancier dont a profité le FN aux élections des 14 et 21 mars dernier
Le Figaro rapporte que le groupe UMP « constate que les listes de la majorité n’ont totalisé plus de 50% au second tour des régionales que dans 28 circonscriptions, après redécoupage. D’autres estiment qu’un quart des 317 députés du parti présidentiel sont aujourd’hui menacés. Un calcul qui se rapproche de celui de l’Observatoire de la vie politique » celui-ci estimant que 80 élus de la droite euromondialiste pourraient être battus.
L’objectif visés par certains à l’UMP à travers cette interdiction souhaitée des triangulaires n’est pas seulement d’empêcher le PS de gagner des circonscriptions. Il vise aussi à interdire l’élection de parlementaires FN, hypothèse qui est tout sauf improbable, et qui matérialiserait symboliquement de manière très forte, ce retour au premier plan de l’opposition nationale. Plus largement encore, les suffrages recueillis aux élections législatives établissant la dotation octroyée aux partis politiques dans le cadre du financement public de ces derniers, l’interdiction faite aux candidats frontistes d’être présents au second tour entraînerait mécaniquement une perte financière sèche pour le FN.
L’argent étant le nerf de la guerre -les difficultés financières traversées actuellement par le Front National l’attestent pleinement !- toute baisse de revenus est forcément très dommageable pour un Mouvement national qui ne dispose pas des « appuis » qui sont ceux des partis du Système…