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La burqa sur le tapis…

Si la burqa n’existait pas il faudrait l’inventer : dans la logique de la réactivation par Nicolas Sarkozy du discours qui lui avait si bien réussi en 2007, l’UMP a fait savoir son vœu d’interdire le port du niqab, y compris dans la rue –option qui devrait être adoptée également en Belgique.  En clair de passer outre à l’avis du  le Conseil d’Etat, qui avait  estimé  fin mars qu’une interdiction générale pourrait être contestée d’un point de vue juridique.

Mais Le gouvernement est «prêt à prendre des risques juridiques»  car «l’enjeu en vaut la chandelle».  «Si on est convaincus qu’il s’agit d’un problème de dignité, on ne peut pas s’embarrasser de prudence par rapport à une législation qui n’est pas adaptée à la société d’aujourd’hui a estimé  mercredi  le Premier ministre François Fillon. porte-parole du gouvernement, Luc Chatel a renchéri : il faut «ne pas laisser dériver le phénomène. Nous légiférons pour l’avenir, le port du voile intégral est le signe d’un repli communautaire et d’un rejet de nos valeurs».

 Un projet de loi, visant à une interdiction générale du port du voile intégral, sera donc présenté en mai au Conseil des ministres et non une proposition de loi, comme le souhaitait le président du groupe UMP à l’assemblée, Jean-François Copé. Ce dernier faisait valoir que cela aurait permis  d’accélérer le processus d’adoption du texte et éviter   le passage devant le Conseil d’Etat.

Ce voile intégral serait porté par environ 2000 femmes dans notre pays et certains soulignent que  celui-ci relève plus d’une « pratique culturelle », d’une  coutume ante islamique que d’une obligation professée par le Coran.

A gauche comme à droite, le consensus est très large en faveur d’une interdiction de principe  de la burqa. Le député communiste du Rhône  André Gerin,  président de la mission parlementaire sur le voile intégral,  s’est félicité de la décision du gouvernement de présenter son propre texte, d’autant que celui-ci exauce en l’espèce un demande en ce sens qu’il avait formulé dans une lettre envoyée au Premier ministre. « Cette loi a-t-il estimé, permettra de «sanctionner de manière impitoyable les gourous intégristes qui […] pourrissent la vie des quartiers».

Présidente de Ni Putes Ni soumises depuis l’entrée au gouvernement de Fadela Amara, Sihem Habchi voit dans ce projet de loi  une «victoire des femmes », «Cc’est le début d’une nouvelle page pour l’émancipation des femmes des quartiers populaires à qui on va proposer autre chose que l’enfermement ou la mort sociale». «Aux législateurs, je demande du courage politique pour voter une loi de protection et d’émancipation des femmes. Qu’on entende la voix de celles qui luttent contre le fascisme vert!». Mme Habchi fait ici bien  évidemment référence aux « barbus » musulmans et non aux chevelus  écolo-gauchistes.

A gauche sans remettre en cause le bien fondé d’une interdiction,  l’extension  de celle-ci à la rue laisse sceptique. Si le PS n’a pas officiellement réagi sur son site internet à l’annonce gouvernementale, se contentant d’évoquer dans un  communiqué  la recrudescence des violences dont sont victimes  les femmes… à Hassi Messaoud, en Algérie, son pseudopode,  SOS racisme parle de «simplisme populiste». L’officine  s’étonne que le gouvernement propose une loi d’interdiction totale du voile intégral dans l’espace public qui serait «contraire à la Constitution et à la Convention européenne des Droits de l’Homme». Le député PS Pierre Moscovici a jugé aujourd’hui que la prohibition du voile intégral  dans l’espace public  était un « passage en force face à la Constitution » et qu’il s’agissait d’une « loi de stigmatisation » risquant d’être « inapplicable ».

Le maire socialiste de Lyon, Gérard Collomb, a lui aussi insisté sur l’inapplicabilité de ladite interdiction  dans la rue, faisant part des confidences de policiers  lui expliquant qu’il se voyait mal demander dans un quartier « pluriel » à une femme arborant le niqab  de l’ôter…M. Collomb a au moins le mérite d’avouer   l’impuissance de  notre Etat républicain à faire appliquer la loi dans les quartiers plus ou moins ghettoïsés quand celle-ci est interprétée comme une provocation par la communauté arabo-musulmane. Car même  si le port du Niqab reste extrêmement minoritaire, les policiers savent en effet qu’il est évident que « la rue arabo-musulmane » se solidarisera immédiatement avec la porteuse de voile qui se verrait intimer l’ordre de l’enlever

Enfin comme nous l’avons souvent souligné, l’affaire du  niqab  relève pour une large part d’une belle entreprise d’intoxication et de diversion.  Car le point commun de l’ensemble des partis du système, au-delà de leurs divergences dans la forme, c’est bien leur volonté de ne pas remettre fondamentalement en cause les pompes aspirantes de l’immigration, les avantages sociaux et économiques accordés aux immigrés non européens,  le regroupement  familial et le droit du sol  directement responsables de la politique de substitution de population que nous connaissons.  Avec ou sans voile.

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