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Les obsessions d’Ivan Rioufol

Pour le huitième anniversaire de l’accession de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle, l’éditorialiste du Figaro  Ivan Rioufol, sarkozyste  par défaut et adversaire vigilant du Front National s’est attristé hier du fait que  « le FN, régulièrement enterré par les observateurs, reste présent sur la scène politique ». « Au point que l’hypothèse d’un second tour PS-FN lors de la présidentielle de 2012 – un 21 avril à l’envers donc, en référence au second tour Jacques Chirac-Jean-Marie Le Pen de 2002 – est un scénario qui ne peut être exclu. La déception de l’électorat de droite vis-à-vis de Nicolas Sarkozy (un désamour qui s’est traduit par la forte abstention aux régionales), ajoutée à l’habileté de Marine Le Pen à parler au nom d’une génération se présentant comme éloignée des obsessions de la vieille extrême-droite collaborationniste, antisémite et raciste, sont des éléments qui peuvent porter un FN devenu plus présentable ».

Evoquant le récent discours sécuritaire  chef de l’Etat, M. Roufiol note que celui-ci   « ne pourra pas  faire l’impasse sur le repliement identitaire d’une partie de l’immigration de peuplement et sur la responsabilité de l’idéologie islamiste dans la consolidation d’une contre-société, souvent hostile à la République et à ses membres. . Sarkozy osera-t-il, cette fois, aller au bout de sa mission? La menace d’un 21 avril est un bon aiguillon ».

Tenant des propos  dans lequel se reconnaissent souvent, à bon droit,  les sympathisants de l’opposition nationale – défense des valeurs et de la morale, dénonciation du terrorisme intellectuel de la gauche, du communautarisme islamique, du laxisme devant la montée de l’insécurité, refus de  l’angélisme en matière d’immigration …- M Rioufol n’en continue pas  moins  de se faire le relais zélé de tous les mauvais fantasmes forgés par les partis du système à l’encontre du FN.

Front National qu’il avait encore dernièrement violemment attaqué en reprenant à son compte en octobre dernier  le jugement de Bernard-Henri Lévy lors de la polémique portée sur la place publique par la vice-présidente du FN au sujet des écrits « thaïlandais » de notre actuel ministre de la Culture. « Je n’oublie pas  écrivait-il encore hier que c’est le porte-parole du PS, Benoît Hamon, qui a choisi le premier, en octobre 2009, de dédiaboliser le FN, en surenchérissant sur ses accusations contre Frédéric Mitterrand ». Toujours la même vieille rengaine sur la complicité implicite qui lierait l’opposition nationale au PS, alors même que la droite et la gauche euromondialistes  partagent en grande partie le même tronc commun idéologique.

Dans les faits,  la détestation visible de M Rioufol  à l’encontre du FN  trouve sa source dans la  divergence majeure existant entre une  droite  communiant dans l’atlantisme, la soumission au Nouvel ordre Mondial, à Washington, sensible à la propagande des néo-cons sur le choc des civilisations –et une  droite nationale qui ne renonce pas à faire entendre la voix d’une France indépendante   et se méfie des discours simplistes.

 M. Rioufol   a toujours soutenu avec enthousiasme le « camp occidental », ses « sentinelles avancées », et notamment  les interventions militaires  américaines en Irak et en Afghanistan. Et ce   à l’aide d’arguments qui ont fait  long feu et que nous n’aurons  pas la cruauté de rappeler  ici,  tentant de  persuader le bon peuple de droite que l’avenir de la France et de l’Europe est indissociable de celui des Etats-Unis. Il feint  ( ?) de ne pas voir que les intérêts géopolitiques de ce grand pays ne sont pas toujours, loin s’en faut, identiques aux nôtres et que refuser de jouer les supplétifs des Américains n’est pas un signe de dhimmitude.

Le FN n’est pas l’ennemi du monde arabe, de l’islam ou du peuple américain. Il défend simplement le droit des français à rester eux-mêmes, maîtres chez eux,  les valeurs de notre civilisation helléno-chrétienne et sur la scène internationale    une politique de « troisième voie »  telle qu’elle a été définie par Jean-Marie Le Pen ces dernières décennies.

 

C’est aussi à cette aune qu’il faut aussi  juger de  l’anti-islamisme de M. Roufiol,  intégrisme islamique qui répétons le, n’est pas une  cause, mais la conséquence d’une immigration de peuplement qui, jusqu’à il y a peu, n’embarrassait pas outre mesure les amis « occidentaux »  de M. Roufiol,  tant que c’était uniquement les Gaulois de la France d’en bas qui en subissaient  les conséquences.

 

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