Site icon Le blog de Bruno Gollnisch

Le défenseur indigène de la « Terre mère » ne ment pas ?

Initiateur de ce rassemblement,  le président bolivien  Evo Morales  est intervenu mercredi lors  du forum social de Cochabamba (Bolivie) qui a réuni pendant trois jours cette semaine des milliers  de personnes, ONGs, « défenseurs de la planète » et de « la cause des peuples autochtones », altermondialistes, partisans de la décroissance  et autres  anti-libéraux…Au nombre des propositions dégagées lors de cette rencontre, a été annoncé  la mise en œuvre d’un  référendum mondial portant sur cinq questions :  « l’acccord ou le désaccord avec l’abandon du mode de surproduction et de surconsommation pour rétablir l’harmonie avec la nature, le transfert des dépenses de guerre vers un budget supérieur pour la défense de la planète, ou encore un Tribunal de justice climatique pour juger deux qui détruisent la Terre mère ». « La création de ce tribunal devrait  faire partie de recommandations transmises officiellement au prochain round de négociations intergouvernementales du climat, en décembre à Cancun ». Le président Morales a également annoncé le lancement d’un « Mouvement international pour la défense de la Terre mère ».

Comme le note Jeanne Smits, « cette initiative qui  fut  ap­prouvée par l’ONU le 22 avril 2009 en assemblée plénière veut, enfin, reconnaître les droits de Mère Na­ture, 60 ans après la proclamation des droits de l’homme, par une Dé­claration universelle de même for­ce.  Elle bénéficia de l’appui de plus de 60 pays membres. Son auteur? Leonardo Boff, théologien de la libération, qui put s’adresser à l’assemblée plénière grâce à l’hos­pitalité de la délégation brésilienne .  Evo Morales  est connu comme assurant la promotion dans son pays de l’idolâtrie, du paganisme et du culte de la Pacha­mama, la planète-mère».

On l’aura compris pas de quoi choquer les amis de  Cécile Duflot et de  José Bové ou les lecteurs de Libération, à ce détail près que le discours prononcé par M. Morales, réélu triomphalement à la tête de l’Etat bolivien en décembre 2009,   est désormais sous le feu des critiques des  organisations homosexuelles. En effet, le président bolivien, de l’ethnie  indienne aymara,   s’est non seulement   attaqué à la nocivité du   Coca-Cola, « un déboucheur bien connu de toilettes»,   «  à l’alimentation occidentale transgénique », à la pomme de terre néerlandaise «qui nourrit mais n’alimente pas», mais aussi, et c’est là le problème, « aux poulets chargés d’hormones féminines».

 Selon lui, «quand les hommes mangent de ces poulets, ils connaissent des déviances dans leur être masculin», avant d’affirmer que «la calvitie, qui paraît normale, est une maladie en Europe, où presque tous les gens sont chauves» (sic). «C’est à cause de ce qu’ils mangent, tandis qu’au sein des peuples indigènes, il n’y a pas de chauves, parce que nous mangeons autrement», avait ajouté le président.

 En Espagne, rapporte l’Afp,  la Fédération nationale des lesbiennes, gays, transsexuels et bisexuels (FELGTB) a remis une lettre de protestation à l’ambassade de Bolivie à Madrid, car elle juge «homophobes» les propos de M. Morales. Le porte-parole du gouvernement bolivien, Ivan Canelas, a rétorqué que «ce n’est pas une nouveauté que le fait d’engraisser les animaux que nous consommons avec des hormones et d’autres produits provoque des troubles chez nos enfants».

Le « socialiste » Morales soutenu par l’internationale des « progressistes », lié  à Chavez et au  régime castriste par une même opposition  à Washington,  aurait donc commis ce qu’il convient d’appeler une « boulette ». D’autres rappellent cependant que le mouvement qu’il a présidé jusqu’en 2005 et qui l’a conduit au pouvoir, Movimiento al socialismo, s’est longtemps appelé, jusqu’à la fin des années 90,  Movimiento al socialismo-unzaguista et que son socialisme, indiquait il y a peu un intéressant article paru sur le  site voxnr, « n’avait que très peu de points en commun avec celui de la gauche occidentale ».

L’adjectif Unzaguista accolé à son parti rappelant la filiation de celui-ci avec « la doctrine d Oscar Únzaga de la Vega (1916-1959) qui, en 1937, fonda la Falange socialista boliviana (FSB), à l’imitation de la Falange Española de las JONS de José Antonio Primo de Rivera » ;  l’idéologie des   unzaguistes  « pouvait se résumer en trois mots  Dieu, patrie et foyer ».

  Au nombre des spécificités de nationalisme bolivien, figure son « indigénisme », « ce pays étant   très majoritairement peuplé  de descendants d’indiens Quechua et Aymara, et de métis, tandis que les Boliviens de souche européenne représentent moins de 15% de la population. Le nationalisme de la FSB fut donc un indigénisme. Oscar Únzaga de la Vega prit ainsi soin d’écrire la première biographie de Tupaj Katari, un chef indigène qui dirigea, en 1780, une importante révolte des tribus indiennes contre la colonisation espagnole et il en fit la figure de référence du nationalisme bolivien. De plus la Phalange milita pour une réforme agraire qui rendrait la terre aux indiens et s’opposa aux grandes sociétés minières qui exploitaient durement un prolétariat entièrement composé d’indigène (…) ».

Dans les références et la doctrine de M. Morales, «  il n’est pas difficile de retrouver de multiples traces d’unzaguisme, que ce soit son nationalisme indigéniste, sa défense du monde paysan, son hostilité aux Etats-Unis, sa référence à Tupaj Katari, etc. Alors de gauche Evo Morales ? Peut-être… Mais en tous les cas d’une gauche bien particulière et aux racines bien étranges, très différente de celle que l’on connaît en Occident ! ».

Quitter la version mobile