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Mort de l’agriculture française : une fatalité ?

1300 tracteurs et  plusieurs milliers d’agriculteurs sont  aujourd’hui à Paris  pour dénoncer la baisse de leurs revenus et  manifester leurs  inquiétudes sur l’avenir de la Politique agricole commune (PAC), programmée fin 2013. Un rassemblement organisé par les Fédérations régionales des syndicats d’exploitants agricoles (FRSEA) de quatorze régions  avec le soutien de la FNSEA , premier syndicat agricole français. A l’instar des éleveurs et des  producteurs laitiers, soutenus également dans leur combat par le FN, les agriculteurs ont vu leur revenu diminuer en moyenne de 34% en 2009. La FNSEA   dénonce une baisse de 51% des revenus de la filière céréale en 2009. Dans les faits, la situation est encore plus dramatique puisque   90% des exploitants agricoles, des producteurs  et des éleveurs  ont été déficitaires en 2009 et que l’année 2010 s’annonce  aussi  catastrophique.

Les céréaliers veulent  une baisse de leur charge  et une augmentation des cours. Ils  s’inquiètent plus généralement  de la fin des aides  accordées à la France dans le cadre de la disparition de la PAC  programmée fin  2013. Dès novembre prochain, interviendra une baisse des aides de Bruxelles de 80  à  100 euros l’hectare.  C’est la faillite annoncée de l’agriculture qui n’est pas soutenue comme  l’avait  pourtant promis Nicolas Sarkozy et le ministre  Bruno Le Maire. L’enfumage des français se poursuit.

Le FN a toujours apporté  son soutien  à un monde paysan sacrifié  sur l’autel de l’euromondialisme et de l’ultra libre-échangisme. Pour autant il n’y a pas de fatalité au déclin.  C’est pourquoi l’opposition nationale  préconise  une politique globale des prix, correspondant à la valeur du coût des matières premières, afin de faire face aux charges pesant notamment sur les épaules des céréaliers. Pour que ceux-ci puissent vivre  décemment du fruit de  leur travail, il faudrait que la tonne de blé se négocie aux alentours de 250 euros à partir du moment où les aides de la PAC seront supprimées. Ce qui permettrait  de revenir sur la base des prix d’avant la PAC 1992 et le  Traité de Maastricht.

Preuve du caractère dramatique de la situation, début avril,  lors   du  64e congrès de la FNSEA –voir notre article en date du 7 avril-  ,syndicat  bien  connu pour son souci de ménager le pouvoir en place,  son président,  Jean-Michel Lemétayer, avait durci le ton.  En présence du ministre  Bruno Le Maire, M. Lemétayer   avait déclaré : « Sur le plan économique nous vivons un désastre, sur le plan financier, nous vivons une faillite, sur le plan social, nous vivons en citoyens de seconde zone, sur le plan environnemental, nous vivons en accusés permanents ».

De fortes paroles qui ne servent à rien, si ce n’est à rassurer ses adhérents et  à endormir les agriculteurs,    à partir du moment où  la direction de la FNSEA ne dénonce pas clairement les mensonges du gouvernement et  ne se bat pas pleinement pour une juste politique des prix. Quoi qu’en disent ses dirigeants, ce syndicat ne s’oppose pas réellement  à la politique mortifère de l’UMP qui a acté la disparition de notre monde rural.

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