Dans son excellent dossier consacré dans son dernier numéro à une « malbouffe qui assiège (nos) assiettes » Le Choc du Mois pointe la responsabilité des multinationales de l’agro-alimentaire, de la grande distribution, ou encore de l’Europe de Bruxelles dans la dégradation constante des produits que nous consommons ; notre régime alimentaire ayant une incidence directe sur le développement « du diabète, des maladies cardio-vasculaires, de l’ostéoporose, de caries dentaires et de certaines formes de cancer ».
Longtemps épargnée par ce fléau du fait de sa spécificité culturelle, la France a été rattrapée par la mondialisation et la récession économique et n’est plus épargnée par un phénomène qui frappe surtout les plus modestes. « Si vous êtes pauvre vous mangerez de la nourriture de pauvre, c’est-à-dire globalement déséquilibrée et souvent enrichie en graisse saturée, eau gélifiée, édulcorants et autres émulsifiants. Il est généralement avancé que ces produits sont l’apanage du discount ou low cost, peu chers donc de médiocre qualité. L’attractivité de ces enseignes à bon marché est suffisamment importante pour séduite une population à faibles revenus ou sans travail ».
Le Choc du Mois souligne que « l’obésité est l’un des produits d’exportation américain qui se porte le mieux. En moins de vingt ans elle a doublé ». Si au moins un milliard d’humains ont toujours faim, il y a « 400 millions d’obèses de par le monde. 100 millions rien qu’aux Etats-Unis (dont 10% d’obèses morbides, les super-gros). En France, 14% des adultes, soit trois fois plus qu’il y a douze ans. C’est l’opération Globésité, stade ultime de la mondialisation : homo adipus americanus et bientôt globalicus ».
Surpoids qui a aussi des conséquences sur les capacités de défense des Etats-Unis rapporte le site Novopress citant un rapport de l’association Mission : Readiness, Military for Kids », qui regroupe 130 anciens hauts gradés de l’armée américaine ». Celle-ci a demandé la semaine dernière au Congrès des Etats-Unis « d’adopter une loi interdisant les denrées trop riches dans les cantines scolaires et sensibilisant les jeunes aux bonnes règles d’alimentation ».
« En effet, pour cette association qui a publié récemment une étude sur le sujet intitulée Too fat to fight ( Trop gros pour combattre ), 75 % des Américains entre 14 et 24 ans ne peuvent déjà plus aujourd’hui être recrutés par l’armée, parce qu’ils ont échoué dans leurs études, sont tombés dans la criminalité ou, pour près de 30 % d’entre eux, parce que leur surpoids les rend physiquement inaptes à la condition de soldat. A l’horizon 2030, précise-t-elle, si la tendance nutritionnelle n’est pas inversée, c’est la sécurité nationale américaine qui sera en jeu ».
« Le site Zone militaire, qui relaie cette information aujourd’hui, rappelle également la teneur d’une étude médicale du Pentagone de janvier 2009 : elle indiquait que la proportion de soldats obèses ne cesse d’augmenter depuis 2003, avec toutes les conséquences imaginables sur leur efficacité opérationnelle ». Problème qui épargne pour encore longtemps le maquisard afghan…