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Manœuvre autour des retraites

Le moins que l’on puisse dire est que le  « document d’orientation » sur les retraites du gouvernement présenté hier n’a pas déchaîné l’enthousiasme de la gauche et des centrales syndicales. En premier lieu la mesure phare annoncée, celle de l’allongement la durée d’activité comme moyen de résorber  les déficits, a été jugée inacceptable. Pour autant,  selon un sondage CSA/CECO paru dans La Tribune aujourd’hui  le recul de l’âge légal de la retraite de 60 à 65 ans  est jugée nécessaire « d’ici une dizaine d’années »  par 54% des sondés – 43% y sont  hostiles,  3% ne se prononcent pas. Le paradoxe n’est qu’apparent : interrogés sur leur souhait personnel,  72%  veulent  cesser leur activité professionnelle  entre 55 et 60 ans, seulement un Français sur dix souhaite travailler au moins jusqu’à 65 ans…

 Autre mesure qui a rang de symbole, une « contribution supplémentaire de solidarité sur les hauts revenus et les revenus du capital », mais  aux contours très flous – contribution jugée nécessaire par Bruno Gollnisch au nom d’un  indispensable effort de solidarité nationale-  a été  envisagée.  Soit une remise en cause du sacro-saint  bouclier fiscal, particulièrement  impopulaire en cette période de crise aigüe, même si  le ministre du Travail Eric Woerth a affirmé ce mardi  au micro d’Europe 1 que ledit  bouclier  était « totalement assumé » par le gouvernement et que la taxation en question  était « l’exception qui confirme la règle ». M Woerth a également  réaffirmé qu’on ne réglera pas « le problème des retraites en augmentant les impôts et les cotisations.  C’est une voie qui n’est pas possible ».

Au nom du Front National Marine Le Pen  a relevé hier que  « sous la pression des marchés financiers », le gouvernement  a concocté «  à la va-vite une réforme inéquitable et inefficace », qui «  fera porter la quasi intégralité de l’effort sur les plus modestes, en accroissant encore la durée de cotisation. Comme le Parti Socialiste, il se montre incapable de sortir des solutions réchauffées qu’il a choisies depuis longtemps déjà, celles qu’ont toujours défendues le Medef et la Commission européenne (…).  Au lieu d’enfermer les Français dans un faux choix entre augmentation des cotisations et report de l’âge de la retraite, il serait plus inspiré de remettre à plat le mode de financement des retraites. Il faut en particulier s’intéresser aux sources d’économie mobilisables (sur l’immigration, la fraude sociale ou l’Europe) pour assurer un équilibre financier du système et un niveau de pension décent pour tous ».

Ajoutons que  les propositions gouvernementales que sont le  recul de l’âge de la retraite  et  l’allongement de la durée de cotisation se heurtent à une réalité bien tangible qui est celle de la crise et de la remontée du chômage, lequel frappe particulièrement non seulement les jeunes mais aussi la tanche d’âge des 50-65 ans. Peu nombreux sont ceux qui ont actuellement  un  emploi entre 60 et 65 ans. Et l’avenir n’incite pas à l’optimisme.

Si « gouverner c’est prévoir »,   Bruno Gollnisch rappelait le 9 avril dernier sur l’antenne de  Canal plus, que le problème des retraites a pour cause   l’impéritie des gouvernements successifs.  Il découle du refus de la «  préférence nationale », du fait que  « nous faisons la charité au monde entier », de l’abaissement de la durée du travail », de « l’absence de politique familiale ». En effet, outre le drame du chômage de masse,  qui induit une baisse importante des cotisations, le problème majeur est bien celui de la démographie française

Nous évoquions le 19 avril, la publication  du rapport du Conseil d’organisation des retraites, le Cor,   qui  soulignait  que si  nous comptons actuellement  18 actifs cotisants pour 10 retraités, demain ces actifs ne seront plus que 12…D’où les appels qui commencent à se faire entendre ici ou là, et notamment chez les « intellectuels » en grâce dans les allées du pouvoir, en faveur d’un « recours indispensable à l’immigration » pour « sauver » notre modèle français de régime des retraites. La manœuvre est grossière, mais elle dans la logique idéologique des cénacles mondialistes gravitant dans l’orbite des partis du système,  d’un proche de Nicolas Sarkozy comme Jacques Attali notamment.

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