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Cumulards

Invitée de France Info Le 8 juin dernier, Christine Boutin affirmait qu’elle était « aux antipodes du Front National ».  «  Parce que je suis catholique déclarait-elle,  je ne vois pas comment un catholique peut avoir une position de rejet de l’étranger (sic)  comme l’a le Front National. Fondamentalement, ce n’est pas possible. Pour moi, ce n’est pas possible ».  Nous sommes tout à fait disposer à donner un cours de rattrapage sur « les idées politiques » à Mme Boutin, mais ce qui n’est surtout  « pas possible » aux yeux de nos compatriotes, pour une raison de décence  en cette période de crise aigüe, c’est de continuer à cumuler une retraite parlementaire et  un salaire pour un emploi public. En l’occurrence la mission bidon que lui a octroyé Sarkozy pour acheter son silence – voir notre article en date du 10 juin. Devant le tollé, Mme Boutin a donc annoncé son intention  de ne plus cumuler.  

En plein débat sur la réforme des retraites, il n’est pas inutile de préciser, comme l’a fait l’association Sauvegarde retraites, celles dont bénéficient les députés du Systéme : « 4649 euros mensuel ,  après 15 ans au Palais-Bourbon,   5 811€ après 20 ans, 6198 € (retraite à taux plein) après 22 ans et demi »…Le régime des Sénateurs est encore plus avantageux.

Cette affaire Boutin fera certainement « jurisprudence »  a déclaré vendredi la ministre de la Santé Roselyne Bachelot, sachant pertinemment que le coup de projecteur donné sur les émoluments de la présidente du Parti chrétien démocrate amènera inéluctablement les medias à pointer les autres cumulards gravitant dans les allées du pouvoir.

Rien qu’au gouvernement dix noms sont d’ores et déjà avancé.  Les ministres  Roselyne Bachelot (Santé), Henri de Raincourt (Parlement) et Michèle Alliot-Marie (Justice) «  admettent toucher leur allocation vieillesse de parlementaire en même temps que leur traitement ministériel de quelque 14000 euros mensuels ». Au gouvernement, tous ceux qui ont plus de 60 ans touchent une retraite parlementaire, a assuré Mme Bachelot qui préfère donc,  un peu tard, avouer la vérité… sous la pression du   Canard Enchaîné.

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