La plupart des associations dites « antiracistes » se sont félicitées de cette annulation. Alors que le groupe facebook soutenant cette « Apéro non hallal » comptait 6 700 membres, la Licra s’est félicitée de l’interdiction de cette « manifestation aux relents haineux et racistes » et a demandé « aux pouvoirs publics de trouver une solution pour qu’il soit mis un terme à l’exercice d’un culte sur la voie publique, ce qui n’est acceptable ni pour les fidèles du culte concerné, ni pour les riverains du quartier de la Goutte d’Or ».
Un souhait partagé par « Mohamed », « membre de l’association cultuelle qui défend ce projet d’une grande mosquée dans le XVIIIème arrondissement » qui, rapporte l’Afp, explique que « c’est parce qu’il y a un projet de construction d’un nouvelle mosquée d’une capacité supérieure à 1.000 places que les fachos veulent mettre le bazar » (sic). Lorsqu’on aura cette mosquée, les gens ne bloqueront plus la rue Myrha pour prier ». Pour résoudre le problème il suffit bien évidemment de construire plein de grandes mosquées, faut il que nous soyons idiots pour ne pas voir que la solution était là, sous nos yeux…
Si Marine Le Pen a constaté hier dans un communiqué que l’ « Etat français » avait capitulé « une fois encore » devant la « gauche communautariste », juste avant que l’interdiction de cet « Apéro » ne soit officialisée, Pierre Cassen, animateur de Riposte laïque, était interrogé par Robert Ménard sur I-télé. Ancien trotskyste qui a jeté sa gourme, vice-président de l’UFAL, une « Union des familles laïques » dans l’orbite du Grand Orient de France, cette obédience qui par la voix d’un de ses anciens « grand sachem » a déclaré « une guerre à mort » au FN, M. Cassen a multiplié les déclarations pour se dédouaner de toute accointance avec « l’extrême-droite ».
A l’instar d’un Michel Onfray –voir notre article en date du 11 juin- il a placé son combat sous le signe plus général du rejet militant de toutes les religions, autochtones ou non… Reste que le citoyen Onfray évite de verser dans le ridicule absolu comme l’a fait l’UFAL, qui a contesté dernièrement l’élection du cardinal Ratzinger à la papauté…
Sur i-télé, Cassen, qui soit dit au passage, est le grand gagnant médiatique de cette opération, au détriment des identitaires, a pris bien soin de préciser que « l’extrême droite est minoritaire au sein des associations qui appellent à cette manifestation ». Mais il a surtout fait assaut de déclarations dans lesquelles les patriotes, les nationalistes, les défenseurs de notre identité française et de notre civilisation européenne helléno-chrétienne auront effectivement du mal à se reconnaître.
« Le 1er mai 2002 j’animai des manifestations contre Jean-Marie Le Pen » a expliqué le sans-culotte Cassen, car « j’ai passé ma vie à me battre pour une société solidaire et fraternelle » (sic). Son combat contre l’islamisation ? Il s’agit de le remettre dans son contexte : « l’islam est aujourd’hui le fer de lance d’une volonté de reconquête de l’espace public par l’ensemble des églises » ( !) ; « nos ancêtres ont su se battre contre l’hégémonie des catholiques (…) ça été difficile, cela s’est fait par fois dans le sang ». Mais heureusement, « par les combats féministes ( ?) des années 80, nous avons vaincu l’omniprésence catholique sur le territoire français »…
Quelques jours avant l’interdiction de cet « Apéro », sur le site de Riposte laïque, le dénommé Roland Ferbere, utilisant ici « le nom de (sa) mère, pour pas que la police de la pensée mis en place au GO par les trotskistes de la Libre Pensée (ne le) repère » (bonjour l’ambiance !), expliquait d’ailleurs franchement son soutien à ce rassemblement : « Je suis fils et petit-fils de francs-maçons de Grand Orient ; je les ai entendus raconter leur lutte inlassable contre le totalitarisme de l’Eglise catholique (dans les hôpitaux, les orphelinats), et les manifestations dans l’espace public de ses adeptes par des pèlerinages pour un oui ou pour un non, et leur lutte pour la promotion de l’école publique face aux écoles privées. Jamais ils n’auraient accepté le port de la burqa dans les rues, et ces prières publiques (…). Le Grand Orient de leur époque se serait élevé publiquement contre ces pratiques totalitaires. J’appelle tous nos frères à réagir et à défendre la laïcité dans l’espace public. Venons tous à l’apéro géant (…) avec nos cordons de maitre (…) » .
Vaincre « l’omniprésence catholique sur le territoire français » reste bien apparemment un objectif de Riposte Laïque, qui, adepte de la fausse symétrie, instrumentalise le ras-le-bol bien légitime de nos compatriotes devant les conséquences de l’immigration-invasion pour poursuivre sa croisade contre « le goupillon ». Ce n’est pas la priorité du Français qui ne confondra jamais la religion qui a baptisé ses enfants, sanctifié son mariage et accompagné ses parents dans leur dernière demeure avec la caricature qu’en font M Cassen et ses amis.
Au-delà, cette affaire a cependant un grand mérite, celui de faire apparaître une nouvelle fois la ligne de fracture qui se dessine au sein de la nébuleuse laïcarde antinationale, mais aussi plus largement au sein des partis de l’Etablissement, sur la question essentielle du développement du communautarisme islamique. Un phénomène qui amènera de nombreux Français à opérer des révisions politiques déchirantes, et sur lequel les membres du Front National, qu’ils soient chrétiens, agnostiques ou athées, restent les plus lucides.