Alors que le train de vie somptuaire de l’Elysée augmente chaque année dans des proportions vertigineuses, que des membres du gouvernement cumulent sans vergogne retraite parlementaire et emploi public, on se souvient d’un Christian Estrosi, maire de Nice et ministre de l’Industrie, qui en janvier 2008, alors secrétaire d’Etat à l’Outre-mer, avait loué à la société Dassault un jet privé pour se rendre à Washington (coût de la facture 138 000 euros), plutôt que d’utiliser un vol régulier Air France comme cela était prévu -cf. notre article publié le 19 mai.
Le 10 juin, le Canard enchaîné révélait que le secrétaire d’Etat au Développement de la région-capitale, Christian Blanc, s’était fait offrir par l’Etat 12 000 euros de cigares en dix mois mais n’en avait emboursé que 3 500 euros. Où il ya de le gêne, il n’y a pas de plaisir… Une maxime que fait sienne le secrétaire d’Etat à la Coopération Alain Joyandet, toujours si l’en croit l’hebdomadaire satirique –mais bien informé-, ce dernier aurait ainsi enfreint les règles d’urbanisme et bénéficié d’un permis de construire illégal pour une maison qu’il entend faire bâtir près de Saint-Tropez.
A l’instar de M Estrosi, Alain Joyandet avait utilisé en mars dernier un jet privé pour la modique somme de 116 500 euros, lors d’un déplacement ministériel en Martinique (voir notre article en date du 1er avril)…
« Personnalité politique préférée des français » selon un récent sondage, c’est au tour de Rama Yade, passée des « droits de l’homme » aux « sports » lors du remaniement de juin 2009 de prêter le flanc à la critique. Nous l’évoquions le 8 juin, Mme Yade s’était offusquée sur radio J de l’hôtel de grand luxe attribué aux « Bleus » en Afrique du Sud, y voyant un manque de « décence » en « temps de crise ». Un commentaire qui lui avait valu une réponse acerbe de Roselyne Bachelot, laquelle avait rétorqué qu’ « il n’est plus temps de faire des polémiques ».
Les critiques d’une Rama Yade placardisée qui tente d’exister médiatiquement en cette période de Coupe du Monde avaient en tout cas étaient bien perçues par les Français. Dans un sondage réalisé la semaine dernière sur Lefigaro.fr, 76% des internautes estimaient qu’elle avait eu raison de critiquer le prix de l’hôtel des Bleus en Afrique du Sud.
Pour autant explique Le Figaro « Nicolas Sarkozy n’a pas du tout apprécié les critiques de Rama Yade, les jugeant «totalement inopportunes» . Porte-parole du gouvernement, Luc Chatel s’est montré d’une rare sévérité avec sa collègue : «J’ai parfois le sentiment qu’on est le seul pays, en France, où à trois jours d’une compétition internationale, on est capable d’une telle polémique». «Il n’est plus temps de faire des polémiques, a averti un conseiller de François Fillon. Il fallait s’en préoccuper avant».
Reste que comme l’énonce le proverbe « quand on monte au cocotier, il faut avoir la culotte propre ». Or, le dernier numéro du Canard enchaîné affirme que lors de son passage en Afrique du Sud Mme Yade a passé deux nuits dans la résidence du consul de France, et une troisième nuit dans une chambre d’hôte à 120 euros. Rien à redire si ce n’est qu’à l’origine il était prévu qu’elle devait être logée deux nuits dans un hôtel cinq étoiles de Georgetown, à 667 euros par jour, accompagnée par des membres de son cabinet pour lesquels avaient été réservés cinq autres chambres à 340 euros. Un prix à comparer au prix de la nuitée pour un joueur de l’équipe de France (589 euros). Il est indiqué que la secrétaire d’Etat aux sports aurait voulu annuler la réservation mais sans succès puisque le ministère de la Santé avait déjà réglé la note et que l’hôtel ne rembourse pas la somme encaissée.
Au total affirme l’hebdomadaire, le séjour sud-africain de l’icône des sondages aurait coûté au minimum 45 000 euros, dont 37 000 euros en billets d’avion en classe affaire sur Air France pour elle et ses collaborateurs. Une somme finalement modique quand on la compare au prix de l’avion présidentiel commandé par Nicolas Sarkozy. L’Assemblée nationale a ainsi voté un crédit de 185 millions d’euros pour l’achat et l’aménagement d’un airbus A330, réservé aux seuls voyages de Nicolas Sarkozy, qui voulait à tout prix son « Air force One ».
Une somme prélevée sur le budget du ministère de la Défense ce qui au vu de la pénurie de matériels qui frappe nos armées rend la chose encore plus scandaleuse. L’heure de vol de « l’Air force one », version Sarkozy, coûtera en moyenne 20 000 euros aux contribuables, contre 12 000 précédemment sur un airbus A 319. Le principal c’est que cela fasse plaisir à Carla…