« J’ai décidé de créer un mouvement politique, un mouvement libre et indépendant, ouvert à tous (…) au-dessus des clivages partisans, qui pourra rassembler toutes les bonnes volontés », avait il annoncé le 25 mars, fin « incarner une alternative à Nicolas Sarkozy». Alternative qui n’est pas cependant une nette rupture puisque les adhérents de la formation de l’ex Premier ministre pourront conserver une double appartenance, s’ils le souhaitent, lui même restant encarté à l’UMP.
« Nos militants se retrouvent sur la défense des valeurs républicaines – indépendance des pouvoirs, retour à un équilibre institutionnel – sur la justice sociale et la défense d’une France indépendante qui fasse entendre sa voix dans le monde », explique un de ses soutiens, l’ex ministre de l’Outre-mer Brigitte Girardin, présidente du club Villepin.
Autre héritier du gaullisme, le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la République (DLR) a déclaré « (observer) avec intérêt » l’entreprise de M. de Villepin, et s’est dit prêt à soutenir une éventuelle candidature Villepin, s’il y avait convergences de vues sur « un réel projet alternatif ». « Mais a-t-il ajouté, il ne pourrait y avoir rapprochement entre nous que si Dominique de Villepin coupe les amarres avec l’UMP ». Je n’ai pas rompu complètement avec l’UMP pour me retrouver indirectement dans un parti associé ». « J’attends a-t-il ajouté, de le voir clarifier sa position sur l’Europe ».
Bref, les exigences et interrogations de M Dupont-Aignan sont nombreuses, même si elles font l’impasse sur une autre facette de la pensée gaullienne à savoir le refus de la submersion démographique en provenance des pays du sud. Un souhait qui éclaire pour une large part le « largage » de l’Algérie française , au nom d’un raisonnement dont un historien comme Dominique Venner, ou un homme politique comme Jean-Marie le Pen, ont d’ailleurs démontré l’erreur profonde.
Dominique de Villepin, qui a réservé ses premières sorties sur le terrain ces derniers mois aux communautés issues de l’immigration, peut difficilement invoquer les mannes du général quand celui-ci déclarait le 12 Juin 1945,( directive au Garde des Sceaux) que « sur le plan ethnique, il convient de limiter l’afflux des Méditerranéens et des Orientaux, qui ont depuis un demi-siècle profondément modifié les compositions de la population française (…) il est souhaitable que la priorité soit accordée aux naturalisations nordiques (Belges, Luxembourgeois, Suisses, Hollandais, Danois, Anglais, Allemands, etc.) ».
« Vision gaullienne » que le livre d’Alain Peyrefite, « C’était De Gaulle », a popularisé après des français, rapportant d’autres propos de l’homme du 18 juin sur sa conception de l’identité française : « C’est très bien qu’il y ait des Français jaunes, des Français noirs, des Français bruns. Ils montrent que la France est ouverte à toutes les races et qu’elle a une vocation universelle. Mais à condition qu’ils restent une petite minorité. Sinon la France ne serait plus la France. Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine, et de religion chrétienne […] Vous croyez que le corps français peut absorber dix millions de musulmans, qui demain seront peut-être vingt millions et après-demain quarante ? Si nous faisions l’intégration, si tous les Arabes et les Berbères d’Algérie étaient considérés comme Français, comment les empêcherait-on de venir s’installer en métropole alors que le niveau de vie y est tellement plus élevé ? Mon village ne s’appellerait plus Colombey-les-Deux-Églises, mais Colombey-les-Deux-Mosquées ! ».
Alors De Gaulle, certes, mais lequel ?