Si de nombreux cortèges se sont ébranlés au son des vuvuzelas, les déboires de l’équipe de France ont servi de supports aux critiques syndicales sur l’intransigeance gouvernementale. Le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibaut, a relevé que « si 23 grévistes footballeurs permettent de changer l’agenda du chef de l’Etat, une telle mobilisation devrait faire de même.(…) J’ai déjà entendu une dizaine de gouvernements dire qu’ils ne reculeraient pas. Cela fera un de plus ».
D’autres se sont offusqués de ce que Nicolas Sarkozy, qui a reçu le même jour Thierry Henry, « passe son temps à écouter les états d’âmes d’un footballeur qui gagne 15 millions par an »…
Sur son blog, Jean-Gilles Malliarakis a relevé que cette réforme des retraites, « ce projet de sauvetage de la répartition », « ne laisse aucune place ni à aucune forme de libre choix, ni à aucune considération pour les syndicats. « On » avait seulement fait mine de les écouter. Verrouillage total, comme d’habitude. Technocratie sans référence aux débats du parlement, comme depuis un demi- siècle. Tout cela pour aboutir à un replâtrage provisoire, comme par le passé. La belle réforme que voilà. Et « on » nous parlait de rupture en 2006 ».« Mais la vacuité de la prétendue majorité rejoint les carences de l’opposition. On finira par s’entendre – entre nuls ».
Si la France paye désormais au prix fort, nous l’avons souligné sur ce blog, la volonté idéologique des différents gouvernements depuis trente ans de refuser toute mise en place d’une politique nataliste nationale digne de ce nom, si le chômage persistant qui a atteint un nouveau record en mai depuis octobre 2009, avec 4 millions de demandeurs d’emploi, pèse bien évidemment sur le financement des retraites, la réforme voulue par le gouvernement n’en est pas moins globalement inacceptable.
Le FN le rappelait dernièrement, la réforme annoncée ne permettra pas d’atteindre l’équilibre financier du régime des retraites. Ce que le gouvernement concède d’ores et déjà puisqu’il va puiser dans le Fonds de Réserve pour les retraites, normalement constitué pour l’après 2020…
De plus, on fait porter l’intégralité de l’effort à fournir sur les salariés, déjà pressurés de tous les côtés, et le report de l’âge légal de départ à 62 ans, à l’horizon 2018, pénalisera encore davantage des séniors déjà largement exclus du marché du travail. Quant à l’alignement vers le haut des cotisations des fonctionnaires sur celles du privé, il se fera au détriment du pouvoir d’achat.
Enfin, la « participation des plus hauts revenus » mise en avant par le gouvernement, censée introduire dans cette réforme les notions de justice sociale et de solidarité nationale, apparaît bien floue. Dans les faits, ce sont bien les plus modestes, et des classes moyennes en voie de paupérisation accélérée, qui seront les premières victimes du projet gouvernemental.