Pour la première fois en France, sous la Ve République, ce lundi matin, un Premier ministre a inauguré une mosquée, en l’occurrence la mosquée al-Ihsan à Argenteuil. Cet ancien bâtiment industriel appartenant à la régie Renault, fut acheté au début des années 90 par un homme d’affaire algérien. Réhabilité au fil des ans, il fait office désormais de grande mosquée, flanquée d’un minaret. François Fillon entendait par ce geste symbolique « réconforter » la communauté musulmane, qui, selon ses conseillers, se sentirait agressée par les récentes polémiques sur l’identité nationale, la burqa et le buzz médiatique autour de « l’Apéro saucisson pinard » prévue, puis finalement interdit par les autorités, à la Goutte d’or.
Soucieux de ne pas se couper des « minorités qui comptent », l’UMP était aussi présent à la Gay pride samedi, à l’instar de nombreuses personnalités des partis de gauche et d’extrême gauche abonnées à cet évènement, et placé de nouveau sous le signe de la lutte « pour le mariage et l’adoption pour les couples homos ».
Le parti sarkozyte était représenté par un conseiller de Paris, Thierry Coudert et par le char des petits protégés de Roselyne Bachelot , l’association homosexuelle de l’UMP, Gay Lib. Pour la plus grande joie de l’Interassociative lesbienne, gay, bisexuelle et transsexuelle (Inter LGBT), organisatrice d’un défilé qui a rassemblé plusieurs dizaines de milliers d’aficionados, mais certainement pas les 800 000 manifestant(e)s (!) proclamés…
La « droite » au pouvoir n’a pas craint de cautionner par sa présence un rassemblement auquel a pris part comme chaque année « Les Soeurs de la perpétuelle indulgence », association composée de travestis habillés en religieuses portant des cornettes, et se livrant à une « bénédiction générale ». Tant que ce ne sont pas des imams ou des rabbins qui sont outragés de la sorte, il est vrai que l’UMP ne trouve rien à redire…
Bien au contraire d’ailleurs puisque le ministre de l’Education, Luc Chatel, a plié devant les exigences des fanatiques de la laïcité qui ont exigé et obtenu que les crucifix –présents toute l’année- soient retirés des salles d’examen dans les écoles catholiques lors des épreuves du bac. Une « riposte laïque » à l’intolérable prosélytisme catholique à laquelle M Chatel a donc été sensible, alors qu’une circulaire de son ministère a autorisé dans le même temps le port du voile par de jeunes élèves musulmanes participant à l’examen, « dès lors que leur identité ne fait aucun doute lors de l’entrée dans les salles ». Un beau cas d’école de cette « discrimination positive » chère aux instances de l’UMP…