Tout ce beau monde s’est retrouvé quelques heures plus tard –du moins les députés présents…- pour l’examen du projet de loi sur l’interdiction du voile intégral dans l’espace public. Au nom de la « responsabilité » a déclaré le président du groupe PS, Jean-Marc Ayrault, les socialistes n’entendent pas « faire obstacle » au vote de cette loi car « les Français ne comprendraient pas »…
Certes, à l’évidence, nos compatriotes s’inquiètent légitimement de l’agressivité grandissante du prosélytisme islamiste. L’inauguration par le Premier ministre de la grande mosquée d’Argenteuil passe mal auprès des sympathisants de l’UMP, et plus largement d’une majorité de Français.
Autre provocation récente, aussi peu goûtée que la précédente, les propos du socialo-sarkozyste Martin Hirsch, ex Haut-commissaire « aux solidarités actives contre la pauvreté » au sein du gouvernement Fillon –recasé le 14 mai à la tête de l’Agence du service civique –, qui vient d’expliquer que « la vraie intégration, c’est quand des catholiques appelleront leur enfant Mohamed ». Un avis que l’UMP s’est refusée à contester…
Les Français pareillement comprennent de moins en moins le refus des partis du système d’inverser les flux migratoires, le jusqu’au-boutisme dans ce domaine de la majorité présidentielle qui maintient le regroupement familial et le délirant code de la nationalité actuel, totalement inadapté aux bouleversements démographique et géopolitiques des dernières décennies.
Dans un pays comme le nôtre qui compte huit millions de pauvres et quatre millions de chômeurs, le maintien d’une forte immigration de travail apparaît de même comme une véritable trahison.
Il est ainsi symptomatique que l’UMP se soit soumise aux oukases de la gauche –mais aussi du Medef– dans le dossier des salariés immigrés en situation irrégulière. Un article du Monde s’en faisait l’écho hier : « le gouvernement n’en a fait, c’est un euphémisme, aucune publicité excessive. L’accord, adopté le 18 juin, entre le ministère de l’immigration et la CGT pourrait pourtant bien constituer un tournant dans la politique d’immigration de Nicolas Sarkozy. Obtenu après huit mois de grève de travailleurs sans papiers, soutenus très efficacement par l’organisation syndicale, l’accord assouplit notablement les critères de régularisation par le travail. Officiellement en vigueur jusqu’en mars 2011, il ouvre la voie à la régularisation de dizaines de milliers de travailleurs déclarés par leurs employeurs et qui travaillaient jusqu’ici avec des faux papiers. En ce sens, il entame singulièrement le dogme sarkozyste de non-régularisation des clandestins ». Des postures du candidat de l’UMP en 2007, il ne reste décidemment plus rien.