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Pour qui roule l’OCDE ?

Au moment  ou la Banque de France vient de réviser  à la baisse sa prévision de croissance pour la France au deuxième trimestre 2010, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a confirmé en fin de semaine dernière un ralentissement de la croissance économique pour le dixième mois consécutif. C’est dans ce contexte que l’OCDE a pondu un nouveau rapport qui explique que  le recours à une immigration accrue sera nécessaire pour remédier aux pénuries de main d’œuvre lorsque la reprise économique pointera le bout de son nez. Un vœu et une analyse rejetés avec force par le Front National. 

Secrétaire général de l’OCDE, Angel Gurría  est plus dans le rôle d’un idéologue mondialiste que d’un économiste sérieux et soucieux de la prospérité des peuples européens lorsqu’il affirme  qu’  «il est important de souligner que les immigrés apportent une contribution bénéfique à l’économie nationale, en particulier en période de croissance ».  « Les tendances démographiques de long terme demeurent quelle que soit l’ampleur des difficultés économiques actuelles. Ces dernières ne devraient pas servir d’argument pour imposer des barrières excessives à l’immigration. Il est important de conserver une perspective de long terme en matière de politique migratoire. »

Pire encore, les flux migratoires doivent être sensiblement augmentés.  Car cette immigration de travail et de peuplement,  est perçue comme la recette  indispensable pour maintenir le pourcentage de la population en âge de travailler, « en raison de l’évolution démographique et des pénuries d’emploi à venir ». En maintenant les taux d’immigration à leur niveau actuel, la population en âge de travailler dans les pays de l’OCDE n’augmentera que de 1,9 % dans la prochaine décennie, contre  8,6 % enregistrés entre 2000 et 2010 indique l’OCDE.

La situation sera encore pire pour la France est-il encore affirmé  avec une  baisse de 1 %, « malgré les bons chiffres de la natalité ». « Bons chiffres »  qui s’expliquent   comme nous le savons,  non pas par l’existence  d’une politique familiale nationale à laquelle se refuse nos gouvernements successifs, mais par  l’immigration, laquelle ne serait  donc pas assez forte  actuellement. CQFD…

Ce prêchi-prêcha mondialiste, proprement suicidaire pour nos pays et nos peuples, est cependant accueilli avec délectation par les prosélytes du libre-échangisme et les propagandistes de  la disparition des identités et des souverainetés nationales, qui sont d’ailleurs intrinsèquement les mêmes.

Pour citer les travaux d’une personnalité qui n’est pas de « notre paroisse », relevons ceux   de la Directrice de recherche à l’Institut national d’études démographiques (INED), Michèle Tribalat qui a fait justice des croyances de « ceux qui comptent sur l’immigration pour contrer le vieillissement de la population, pour combler les déficits publics et pour garantir la croissance économique ».  

« Mme Tribalat –voir notre article en date du 5 mai-  a souligné dernièrement cette   curieuse alliance entre cette nouvelle gauche et le patronat qui s’entendent pour abattre les frontières et favoriser la liberté de circulation. «À l’époque où les marchandises et les idées circulent si facilement, relève-t-elle on trouve rétrogrades ceux qui veulent préserver leur marché du travail. On veut égaliser les conditions de travail à l’échelle de la planète. Pourtant, les hommes politiques sont élus par les citoyens d’un pays particulier dont ils sont censés défendre les intérêts.» Les « intérêts » des Français résident-ils dans l’instauration de la préférence nationale et d’un protectionnisme intelligent,  ou dans   la poursuite de l’immigration, alors que notre pays  compte quatre millions de chômeurs, 8 millions de nouveaux pauvres et des centaines de zones de non droit ?

Le credo officiel martelé quotidiennement par les Sarkozy, Strauss-Kahn, Attali et consorts, a savoir  « l’utilité économique » de l’immigration,   Mme Tribalat le conteste formellement relevions nous également  le 24 mars :   «  cette insistance contraste avec le silence assourdissant qui a accueilli le rapport du CAE (Conseil d’analyses économiques), silence qui montre le peu d’intérêt pour la réalité, ou tout au moins pour un diagnostic éclairé. Et les études qui sont disponibles, souvent réalisées aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni, ne mettent pas en avant une augmentation décisive du produit intérieur brut par habitant due à l’immigration. »

« Les nombreuses études étrangères poursuit-elle, s’accordent généralement pour constater un effet négatif sur les plus bas salaires lorsque l’immigration est faiblement qualifiée. Les nouveaux immigrés entrent en concurrence avec les salariés peu qualifiés déjà présents, dont les immigrés, et font baisser les salaires ».

Cette offensive visant à acclimater dans les esprits le caractère inéluctable, obligatoire et indispensable de l’immigration n’est pas nouvelle, elle a, à l’évidence, toutes les caractéristiques  d’un plan concerté par les officines gravitant dans l’orbite du Nouvel ordre mondial. Le site Eclairages Economiques rappelle ainsi que « selon l’ONU, 23 millions d’immigrés actifs seraient nécessaires pour combler le déficit démographique français et maintenir le rapport actuel entre actifs et inactifs jusqu’en 2025. Dans un rapport de 1995, l’OCDE avait évoqué le chiffre de 11 millions d’immigrants supplémentaires entre 2010 et 2020 pour obtenir le même résultat ».

« On notera toutefois est il souligné avec pertinence,  que de telles préconisations ignorent largement ce qu’est une société, composée d’hommes et de femmes qui partagent la même histoire, les mêmes valeurs et les mêmes aspirations, non pas une mosaïque d’individus étrangers les uns aux autres. Ils ignorent donc les profonds déséquilibres culturels et sociaux que pourraient engendrer de telles migrations, motivées par une vision réduisant les humains à des unités de production interchangeables. Les évènements de novembre 2005 dans les banlieues, nés de l’essor du communautarisme, devraient nous ouvrir les yeux sur ce sujet sensible.  Enfin  l’immigration dans son état actuel appauvrit la France. Or, comme dit le proverbe, il ne sert à rien de ramer plus vigoureusement si le bateau est orienté dans la mauvaise direction… ».

Il est surtout évident que c’est le commandant du bateau, son second et une bonne partie de l’équipage  qu’il s’agit de débarquer, et cette possibilité là, les Français l’ont encore, mais peut être plus pour longtemps. Les années à venir seront décisives, comme peut être elles l’ont rarement été dans la longue histoire de notre pays.

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