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2012 : Martine, Dominique, Georges (et Joseph) sont dans un bateau…

L’entente  cordiale affichée au PS entre les candidats  aux primaires et leurs écuries pour désigner  leur champion  à la présidentielle de 2012 a-t-elle fait long feu ?  Proche de Martine Aubry, l’ex-fabiusien Claude Bartolone, député de Seine-Saint-Denis, a  avoué  vendredi, sur France Inter,  que les primaires en question étaient surtout là pour amuser la galerie. L’élu socialiste a ainsi affirmé qu’il était « persuadé »,  avant même que les adhérents ne  soient consultés à l’automne 2011, qu’il y aura « une entente » entre Mme Aubry et Dominique Strauss-Kahn, afin d’éviter une  guerre interne.  Les primaires, loin de désigner directement le candidat choisi « démocratiquement » par les socialistes,  s’apparentera  à une simple élection de « confirmation » ; bref du pipeau …. Une déclaration qui a « jeté le trouble au PS »  a indiqué Le Monde, qu’en termes délicats ces choses là sont dites…

 Pas de quoi « troubler » cependant l’inénarrable Georges Frêche qui, prenant un malin plaisir à se rappeler au bon souvenir de son ennemie intime Martine Aubry, qui l’a exclu du PS, a déclaré le même jour sur BFM  qu’il soutiendrait DSK, affirmant que le directeur du FMI « (annoncera) sa candidature en janvier ».

 Le Président de l’agglomération de Montpellier a donc trouvé le moyen de faire reparler de lui, son dernier coup de génie médiatique consistant à annoncer qu’il entend faire installer   dans cette ville, entre autres, les statues en bronze  de Mao, Joseph Staline,  et Lénine.  Pour justifier  son souhait de statufier les trois  criminels en question , le citoyen Frêche a avancé qu’il ne fallait pas confondre « la politique et la morale » (sic).

 Pour ce qui est du camarade Staline, le président de la région Languedoc-Roussillon a  précisé qu’il   sait gré à ce monstre d’avoir fait mordre la poussière à  l’Allemagne hitlérienne. On admirera la profondeur du raisonnement qui permettrait demain à n’importe quel halluciné de réclamer  une statue du Führer dans sa ville au motif,  pourquoi pas,  qu’il a résorbé le chômage. On nage en plein délire et cette nouvelle lubie frêchiste  s’apparente à un crachat lancé au visage des dizaines de millions de suppliciés du totalitarisme communiste.

 Il est cependant possible que M. Strauss-Kahn accueille avec une certaine satisfaction  ce soutien affiché par le « populiste »  Georges Frêche, comme le qualifie aimablement les medias,   ladite dimension « populiste » étant pour le moins le point faible  d’un DSK qui pâtit à gauche même de son image de libéral-mondialiste.

 Mais ce soutien est aussi handicapant pour le directeur du FMI auquel de nombreux électeurs socialistes d’origine arabo-musulmane reprochent son penchant pro-israélien. De nombreux sites communautaires font de ce dernier leur bête noire et  ont ainsi  relayé la  déclaration du mari d’Anne Sinclair dans le journal Passage, (février-mars 1991) dans lequel il  « (considèrait)  que tout Juif dans la diaspora, et donc c’est vrai en France, doit partout où il le peut apporter son aide à Israël. C’est pour ça d’ailleurs qu’il est important que les Juifs prennent des responsabilités politiques. (…) Car, on ne peut pas à la fois se plaindre qu’un pays comme la France, par exemple, ait dans le passé et peut-être encore aujourd’hui, une politique par trop pro-arabe et ne pas essayer de l’infléchir par des individus qui pensent différemment en leur permettant de prendre le plus grand nombre de responsabilités. En somme, dans mes fonctions et dans ma vie de tous les jours, au travers de l’ensemble de mes actions, j’essaie de faire en sorte que ma modeste pierre soit apportée à la construction de la terre d’Israël. »

 Or, Georges Frêche est aussi  peu aimé  dans sa région par  l’extrême gauche « antisioniste » et les  associations musulmanes qui  contestent  ses sympathies pro-israéliennes. Pour preuve  la levée de bouclier qui a salué l’annonce en mai 2009 que « son » exécutif régional allait investir 200 millions d’euros pour l’installation dans le port de Sète de l’entreprise israélienne d’import-export de fruits et légumes, AGREXCO. Directement rattachée au ministère israélien de l’Agriculture AGREXCO est un des instruments de l’Etat hébreu dans sa politique de colonisation des terres arabes. Pour être juste, cette décision fut aussi fortement contestée  par les agriculteurs et primeurs de la région, déjà confrontés à la concurrence des autres pays du sud.

Deux ans auparavant, le discours de M. Frêche  prononcé le 24 juin 2007 au Parc Gramont, à Montpellier, à l’occasion de la « Journée de Jérusalem », avait déjà déclenché une belle polémique. « Nicolas Sarkozy déclarait-il, est devenu un ami lors de la guerre des Six jours où nous nous sommes retrouvés ensemble à Tibériade. Pour Israël on est du même bord.  La France  a élu (en 2007)  un juste président de la république.  On avait vu Léon Blum et Mendes-France   Premiers ministres,  mais on avait jamais eu un juif élu au suffrage universel et avec Kouchner comme ministre des Affaires étrangères que voulez vous de plus ? ». Un enthousiasme difficilement audible dans les « banlieues »…

 On le voit,  l’équation ne sera pas simple à résoudre pour le PS, coincé entre sa volonté de manger à tous les râteliers, de ratisser large, de donner des gages à la France « des quartiers » et  à la gauche extrême  tout en rassurant le monde de la finance ; une direction  socialiste  condamnée à accumuler  les clins d’œil aux  communautés  visibles et à leurs représentants, mêmes les plus antagonistes, dans l’espoir de coiffer au poteau une UMP du même tonneau  en 2012.

  A moins que nos compatriotes  qui ne se reconnaissent  pas dans cette définition  d’une France ghettoïsée et éclatée,  ne viennent déjouer leur plan.

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