Les medias Français n’ont pas été avares ces derniers mois de reportages sur la crise des subprimes. Dans les faits, des dizaines de millions d’Américains se retrouvent « propriétaires » d’un bien immobilier d’un montant largement inférieur au montant des hypothèques qu’ils doivent payer chaque mois, situation qui conduit aussi à l’implosion de nombreuses familles. Il est aussi largement connu en France qu’il existe cinquante millions d’américains qui n’ont pas accès à l’assurance santé. Mais le rapport tout ce qu’il y a de plus officiel de l’US Census Bureau rendu public au début de ce mois, dresse un état des lieux encore beaucoup plus inquiétant.
Ainsi, si le taux de chômage est officiellement de 10% ce chiffre est à multiplier par deux si l’on prend en compte celles et ceux qui ne travaillent qu’à mi temps. 20 % des Américains sont au bord de la pauvreté, obligés de cumuler plusieurs petits boulots pours s’en sortir. Un citoyen américain sur sept (un enfant américain sur cinq) vit au dessous du le seuil de pauvreté, soit moins de 21 954 dollars (environ 16 500 euros) annuel pour une famille de quatre personnes. Une situation qui touche plus de 25% des afro-américains et des latinos.
Dans ce contexte de paupérisation extrême des classes les plus modestes, on constate que la politique de tiers-mondisation de l’Amérique est pourtant poursuivie avec constance. L’administration Obama a sorti récemment l’artillerie lourde pour empêcher les Etats Frontaliers avec le Mexique, confrontés à une vague toujours croissante d’immigration clandestine, de suivre le gouverneur de l’Arizona, la républicaine Jan Brewer qui entendait promulguer une loi pour se protéger contre l’invasion migratoire (voir notre article en date du 7 juillet).
Menace d’implosion sociale, économique et identitaire généralisée, politique étrangère toujours aussi calamiteuse aux portes de l’Europe notamment : le modèle de « l’Amérique monde » vanté par les Sarkozy, Strauss-Kahn, Attali, BHL et consorts a décidemment du plomb dans l’aile.