Une opposition qui, loin d’être anecdotique, nous invite à réfléchir, en cette période de relativisme culturel, du tout vaut tout, alors que nous sommes sommés d’aimer autant l’art bambara que Praxitèle, Basquiat que Vlaminck, et au moment ou les peuples européens sont aussi priés d’abandonner leurs traditions esthétiques au profit du grande fourre-tout mondialiste, sur la place de notre patrimoine dans la construction de notre imaginaire collectif.
Patrimoine qui ne doit pas forcément être muséifié, figé, mais qu’il est important de remettre en perspective. Œuvres qui suscitent toujours à travers les âges la même émotion et dont le sens ne doit pas être travesti par des opérations du type de celles qu’a encouragé Jean-Jacques Aillagon dans ce haut lieu du « Grand siècle » français.
Cette fin de semaine, la Coordination Défense de Versailles et Sixte-Henri de Bourbon Parme, ont annoncé avoir introduit une double action en référé contre l’organisation de l’exposition de Takashi Murakami à Versailles. Lors d’une conférence de presse, Arnaud Aaron Upinsky, président de l‘Unief/Coordination défense de Versailles, a expliqué qu’ »il (s’agissait) de traduire en termes judiciaires le débat et les oppositions qui se sont élevées suite à l’exposition des œuvres de Murakami ».
« En exposant à Versailles, les artistes bénéficient d’un faire-valoir. Nous ne sommes pas contre la modernité de l’art mais contre la logique de dénaturation qui ne sert pas la culture française », a déclaré le prince Sixte-Henri de Bourbon Parme.
Constant dans ses engagements, c’est contre cette même logique de dénaturation de notre culture, camouflée sous les oripeaux d’une pseudo « modernité » qui a en fait toutes les apparences de la sénilité, que le prince avait soutenu par le passé les candidatures de Jean-Marie Le Pen à la présidence de la République. Déjà, une action placée sous le signe du beau, du bien et du vrai, mais hormis l’opposition nationale qui s’en soucie ?