Autre scandale, révélateur d’une économie mondialisée qui impose à notre gouvernement tous les vices et les dérives du capitalisme financier, spéculatif et apatride, le sort réservé aux ouvriers français de l’équipementier automobile américain Molex à Villemur-sur-Tarn (Haute-Garonne).
Ce groupe basé dans l’Illinois refuse en effet de financer le plan social des 283 salariés cette usine, fermée en 2009, lequel se retrouve donc à la charge du gouvernement français. Et ce, de manière d’autant plus scandaleuse que Molex, vient d’engranger de juteux bénéficies, avec un chiffre d’affaires en hausse de 33%, pour s’établir à 649 millions d’euros (898 millions de dollars), soit un bénéfice net de 54 millions d’euros sur le troisième trimestre.
Mais dans la logique du capitalisme dévoyé que nous dénoncions plus haut, ce sont les actionnaires du groupe qui seront privilégiés au détriment des justes droits des travailleurs français, lesdits actionnaires enregistrant une augmentation de leur dividende de 14,8%.
Le ministre de l’Industrie, Christian Estrosi, s’est immédiatement livré à son grand numéro de pseudo « patriote économique » en appelant les constructeurs automobiles français Renault et PSA à cesser de travailler avec Molex et a agité la menace d’une plainte contre Molex «qui méprise les institutions de notre pays».
Ce souci des deniers publics et de justice sociale qui serait celui de M. Estrosi n’était pas apparu aussi clairement lorsqu’il avait loué le 23 janvier 2008 à la société Dassault un jet privé pour se rendre à Washington (coût de la facture 138 000 euros), plutôt que d’utiliser un vol régulier Air France comme cela était prévu, afin de ne pas rater une petite sauterie programmée à l’Elysée…
Quant au « mépris » affiché par Molex pour nos institutions nationales, justement souligné par le ministre de l’Industrie, il fait écho à l’inféodation de notre pays à l’Europe de Bruxelles et à son idéologie ultra libre échangiste et antiprotectionniste, très largement responsable de sa désindustrialisation. Nous rappelions le 4 mars dernier, qu’entre 1980 et 2007, la contribution de l’industrie à la richesse nationale est passée de 24% à 14% et, sur cette période, ses effectifs ont fondu comme peau de chagrin, passant de 5,32 millions à 3,41 millions –soit une baisse de 36% de ses effectifs, selon les estimations de la direction du Trésor.
C’est d’un changement rapide de logiciel social et économique dont notre pays a besoin, pas de l’agitation démagogique et vaine des responsables des partis du système, incapables de protéger notre pays des effets de la mondialisation.