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De Gaulle : chacun porte sa croix ?

Nous l’évoquions déjà sur ce blog le 18 juin dernier, il est désormais difficile de trouver en France un homme politique qui ne revendique pas une part de l’héritage de De Gaulle. Il est vrai que chacun à le sien.  Il y a le De Gaulle de la résistance   et celui de l’épuration sauvage, « l’homme qui faisait se battre les Français entre eux »  comme le rappelait Roger Holeindre dans un de ses ouvrages ; le De Gaulle barrésien et le De Gaulle progressiste ;  celui du refus d’abdiquer notre indépendance nationale et de la trahison des pieds noirs ; le De Gaulle  des accords d’Evian privant notamment notre pays des ressources énergétiques du Sahara,  celui de la décolonisation de l’Afrique noire plus ou moins  réussie,  de la sortie de l’Otan, de la dissuasion nucléaire, du refus de l’immigration-invasion… On commémore aujourd’hui le quarantième anniversaire de sa disparition. Nicolas Sarkozy s’est rendu   à Colombey pour la circonstance, au lendemain d’attaques très virulentes à son encontre d’un autre « gaulliste  », Dominique de Villepin…

Une chose est certaine, comme le rappelle  Charles Pasqua dans L’Express à l’occasion de cet anniversaire, « il n’est pas sûr » que De Gaulle aurait approuvé par exemple l’accord passé la semaine passée avec la Grande-Bretagne pour le développement commun de l’arme nucléaire –voir notre article en date du 3 novembre-, « d’autant que l’arme nucléaire britannique est contrôlée par les Américains. Idem pour le retour dans le commandement intégré de l’Otan ».

 « Mais nous sommes dans une situation bien différente souligne l’ex ministre de l’Intérieur. L’Union soviétique a disparu, la Russie ne constitue plus une menace – aujourd’hui, on devrait se préoccuper davantage de l’arrimer à l’Europe. Quelle aurait été la réaction du général de Gaulle? Il se serait prononcé en fonction de l’intérêt national, mais également de celui des autres pays. De Gaulle, par exemple, n’a jamais été anti-européen. En 1952, il souhaitait un référendum dans tous les pays d’Europe pour jeter les bases d’une Union européenne digne de ce nom. Il était contre l’espèce de machin qui a été fabriquée, contre la fédération et ses dérives ».  

Dérives qui sont aussi celles d’une droite  héritière d’un gaullisme dont elle a bradé depuis longtemps les aspects positifs. Le site Polemia rappelait dernièrement  le fossé  qui ne  cesse  de s’élargir entre les dirigeants du parti sarkozyste  et le programme défendu par le FN, l’Etat-major UMP prenant l’exact contre-pied des positions qui sont celles de l’opposition nationale, populaire et sociale.

«  L’UMP se satisfait de 200.000 entrées d’étrangers par an, est rallié, comme le PS, au multiculturalisme et à la discrimination positive  (négative pour les Français de souche) ; l’UMP, comme le PS, explore de nouvelles voies de parentalité » et s’est rallié à la théorie du genre ; l’UMP, en connivence avec le PS, a soutenu la rentrée de la France dans l’OTAN ; l’UMP, comme le PS, est aux avant-postes de la mondialisation ; l’UMP, comme le PS, défend l’euro et le Traité de Lisbonne ».

Mais rassurez-vous, même Martine Aubry s’est fendue aujourd’hui d’un communiqué pour appeler les jeunes générations à ne pas oublier les enseignements de l’homme du « 18 juin » …

 

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