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Votation suisse, réactions en chaîne

Le Front National, par les voix de Bruno Gollnisch et de Marine Le Pen, s’est félicité de l’adoption par près de 53 % des suffrages, et par la grâce du referendum d’initiative populaire inscrit dans son programme, du texte de l’Union démocratique du centre (UDC)  portant  sur l’expulsion automatique de criminels étrangers du territoire helvétique. Mais en Suisse relate aujourd’hui  le quotidien Le Progrés, «  ce scrutin place le gouvernement dans une position délicate face à un texte inapplicable en l’état car contraire à la Constitution, au droit international mais aussi aux accords de libre circulation avec l’Union européenne, estimaient hier les experts ». Il ne  manquerait plus que le peuple ait le dernier mot et raison contre les bien-pensants de  Bruxelles, de Washington et  de l’ONU…

Il ya un  an déjà, lors de la votation anti-minaret approuvée par 57% des suisses, Daniel Cohn-Bendit intimait l’ordre au gouvernement fédéral de  saisir la Cour européenne des droits de l’homme,  gouvernement qui avait (déjà) jugé cette initiative contraire à la Constitution…  

 Sans surprise, les associations subventionnées ont-elles aussi  donné de la voix. SOS Racisme a dénoncé lundi une « nouvelle avancée » du racisme: « Un an après le référendum ayant abouti à l’interdiction des minarets sur son territoire , la Suisse, sous l’impulsion une fois de plus de la très xénophobe UDC montre une fois de plus un visage haineux, s’obstinant à voir dans la figure de l’Autre la source de tous les maux réels ou fantasmés de la société », assure le communiqué de ce pseudopode du PS. A qui il est pourtant aisé de faire remarquer que « l’Autre » en question qui est visé par cette votation citoyenne suisse, est un délinquant responsable de « maux » bien « réels » et non « fantasmés ». Le genre de petit  détail difficile à comprendre pour Dominique Sopo et ses amis…

Sans surprise également, et dans la logique de son opération de séduction de l’électorat droitier,  des membres de l’aile « musclée » de l’UMP,  le collectif  La Droite populaire, se sont réjouis de cette votation.  « La France devra bien, elle aussi, changer sa législation à ce sujet, si elle veut protéger plus efficacement ses ressortissants et les étrangers qu’elle souhaite accueillir. L’application de ce principe aura également une vertu pédagogique et dissuasive à l’égard de ceux qui seraient tentés de confondre hospitalité et laxisme », ont déclaré dans un communiqué commun  la vingtaine de membres de La Droite populaire.

Droite populaire qui tient un discours qui résonne a priori agréablement à nos oreilles. Le 7 avril dernier, il s’était ainsi trouvé   14 députés UMP (sur les 317 du groupe à l’Assemblée nationale…) pour répondre   à l’appel de leur collègue   Philippe Meunier, une des « figures » de ce collectif, avec Christian Vanneste et Lionnel Luca,  pour  proposer   d’« arrêter l’immigration de peuplement », « l’expulsion du territoire national » des  « délinquants étrangers arrêtés et condamnés  une fois leur peine purgée » ; une possibilité supprimée par Nicolas Sarkozy  une fois élu à l’Elysée.  

Droite populaire qui, comme le porte-parole de l’UMP, Dominique Paillé ou une Rama Yade  avait pourtant cloué au pilori M. Vanneste le mois dernier. Celui-ci avait eu le front de se prononcer sur son blog, avec  pourtant toutes  les précautions d’usage,   en faveur de l’émergence  « à moyen ou long terme » et non dans la perspective de 2012,  d’une « droite large » regroupant le centre, l’UMP mais aussi le Front National.  Philippe Meunier, Lionnel Luca et Jean-Paul Garraud s’étaient vivement désolidarisés  de ce dernier par le biais d’ un communiqué (voir notre article en date du 26 octobre).

Il n’est pourtant pas difficile de comprendre que si les membres  de ce collectif veulent vraiment apporter la preuve de leur sincérité, de leur volonté de tirer l’UMP dans le bon sens , ils doivent saisir la main tendue du vice-président du FN qui appelle de ses vœux une politique de donnant-donnant avec le parti sarkozyste . Une condition nécessaire  pour donner du poids aux  propositions    de la Droite populaire évoquées plus haut…  et qui figurent de longue date dans le programme du FN.

 Mais leurs convictions sont elles compatibles avec la ligne suivie par le parti sarkozyste ?  Le porte-parole de l’UMP, Dominique Paillé, réaffirmait le 29 juillet  que les députés  du  Collectif  de la droite populaire « ont mal lu le programme ( de Sarkozy en  2007) » et qu’il n’étaient donc pas en phase avec les orientations des instances de leur parti. Quel scoop… 

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