Nous rapportions dernièrement sur notre blog les propos du chercheur à l’Iris (Institut de relations internationales et stratégiques) et « spécialiste (médiatique) de l’extrême droite », Jean-Yves Camus, qu’un proche collaborateur de Louis au sein de NPI, Christian Bouchet, connait d’ailleurs fort bien.
M. Camus relevait que « Si Marine Le Pen prend le soin d’entretenir une image plus ouverte, et que la sociologie de ses partisans est différente de ceux de Bruno Gollnisch, la radicalité idéologique de leurs propos n’est pas si divergente». «Tous deux prônent la préférence nationale, sont anti-européens, anti-immigration, anti-mondialiste… ».
« La vraie différence, poursuivait-il, c’est que Marine Le Pen s’inscrit dans une stratégie électoraliste en visant le pouvoir, alors que Bruno Gollnisch se place dans une stratégie plus réaliste de renforcement du socle électoral. Avec 15 ou 20% des suffrages, je vois mal comment Marine Le Pen pourrait accéder aux affaires, alors même qu’elle refuse toute alliance avec l’UMP ».
M. Camus a gardé visiblement en mémoire la stratégie mise sur pied par Gollnisch lors des régionales de 1998, avec l’accord de Jean-Marie Le Pen et du Bureau Politique, visant à faire élire plusieurs présidents de région de droite avec l’appui du FN. Stratégie dont il a failli résulter une redistribution générale des cartes de la vie politique française, et qui n’a achoppé alors que sur l’opposition de Chirac…
« Le projet mariniste de « faire du Front National le pôle de rassemblement du peuple français tout entier est une stratégie qui n’est pas sans danger. Comment peut-on dire qu’on ne veut pas témoigner et écarter les alliances? », s’interrogeait encore M. Camus.
Marine Le Pen dit « quelque chose de fondamental aux cadres et aux adhérents, c’est qu’ils vont y arriver. En promettant d’atteindre le sommet, elle risque donc surtout d’engendrer une forte frustration… » expliquait-il enfin.
Nous notions alors que cette ambition, légitime en soi, de voir le FN, seul contre tous, rafler la mise et prendre d’assaut l’Elysée à la hussarde avec la majorité des voix est une hypothèse hasardeuse, totalement irréaliste diront les plus critiques. Elle l’est en tout cas aux yeux de la très grande majorité des Français, elle impliquerait une déflagration générale du Système…dans les 18 mois qui viennent. Après tout pourquoi pas ? L’avenir n’est écrit nul part et comme très souvent dans l’histoire ce sont les évènements les plus importants qui sont les plus imprévisibles.
S’il n’y a pas de miracles en politique, cet objectif n’est pas pour autant à perdre de vue, mais il nécessite déjà de rassembler notre camp, les électeurs nationaux, ceux de la droite sociale et de la gauche patriotique en déshérence, de porter le FN dans un premier temps à un étiage de 20% des suffrages, qui le rendra réellement incontournable.
Relevons encore que Bruno, qui a dépassé depuis longtemps le stade de la première année de droit, est parfaitement au fait des institutions de la Vème République et qu’il est totalement conscient de l’importance de l’élection présidentielle, « clé de voûte du système » comme le souligne justement Louis.
Mais il s’agit de ne pas cantonner uniquement le FN dans le rôle d’une simple machine de soutien au candidat frontiste à la présidentielle, que ce soit Bruno ou Marine, mais en force capable d’ébranler, de grignoter le système de l’intérieur.
La campagne présidentielle reste « la reine des batailles » comme aime souvent à le répéter Jean-Marie Le Pen, la plus médiatisée, celle qui assure la visibilité maximale à une sensibilité politique donnée, LE grand rendez-vous avec les Français.
Directeur de campagne de Jean-Marie Le Pen en 2002, ayant imprimé à cette occasion sa marque dans le choix des thèmes et leur traitement politique, Bruno a constaté comme tout à chacun l’impact qu’a eu cette qualification de Jean-Marie Le Pen au second tour. Il y a eu un avant et un après 2002.
Cela a fortement contribué à populariser notre programme auprès des Français, à le rendre incontournable, à mettre nos idées sur la place publique. Un bon score à la présidentielle est aussi très souvent la garantie d’enclencher une belle dynamique aux élections législatives.
Mais il s’agit de construire sur la durée et de ne pas se satisfaire d’un coup d’éclat plus ou moins retentissant qui ne sera qu’un feu de paille si le Front National n’a pas la solidité nécessaire pour en prolonger les effets et en recueillir les fruits.
C’est pourquoi il appartient au FN de s’enraciner localement, de se doter d’un appareil solide, structuré, cohérent, de cadres et de militants bien formés. En un mot d’améliorer l’attractivité de notre Mouvement afin d’envoyer ce signal positif aux millions de Français tentés par le vote FN mais qui doutent encore de notre crédibilité. C’est là tout l’objet des propositions formulées par Bruno au cours de cette campagne pour rendre le FN encore plus incontournable.
Relevons encore que Louis s’inquiète en cas de victoire de Bruno du retour des « dissidents » : « Peut-on imaginer avec un tant soit peu de sérieux écrit-il que les Lang, Martinez, Bompard et consorts se mettraient au service de Marine comme par enchantement après avoir usé d’injures et de diffamations durant de longs mois ? Cette proposition serait risible si elle n’était pas celle de nos amis… »
Soyons clair : contrairement à Louis ( ?), nous ne savons pas si « les Lang, Martinez, Bompard et consorts » souhaitent réintégrer le FN pour se mettre «au service de Marine ». C’est là une exégèse assez spécieuse des propos de Bruno Gollnisch qui dit et répète à ce sujet que s’il jugeait louable le retour de certains ex frontistes, cela ne pourrait se faire qu’au cas par cas, et en conformité avec la décision de nos instances, et envers ceux « qui ont eu tort de partir mais qui ne l’ont pas fait pour des motifs abjects ».
Louis n’ignore pas en outre que des marinistes actuels, lorsqu’ils étaient en rupture de banc avec le FN, ne s’étaient pas privés alors de manier l’injure et la diffamation à l’égard de notre Mouvement, de son président, de ses dirigeants…
Dans la course contre la montre dans laquelle nous sommes engagées pour sauver notre pays, Bruno ne rejette aucune initiative, n’insulte pas l’avenir, reste dans une logique résolue de rassemblement.
Pour cette tâche grandiose et exaltante, nous aurons besoin de tous les talents de notre famille nationale, de Marine, de Louis et d’autres cadres de grande valeur tant il est vrai qu’au 16 janvier au soir, notre Front National doit être plus soudé, uni et en ordre de bataille que jamais.