Faute de remplir le cahier des charges dont l’annonce avait valu à Nicolas Sarkozy de faire assez largement le plein de voix nationales en 2007, l’UMP a donc décidé d’empêcher à la source le FN de poursuivre sa remontée électorale dans les urnes. En catimini, le 15 décembre dernier, un amendement a été voté en toute discrétion par une large majorité de parlementaires, modifiant le mode de scrutin pour les cantonales et régionales : le seuil des 10 % des inscrits à atteindre pour accéder au second tour lors des élections cantonales vient de passer de 10 à 12,5 % des inscrits.
Une loi électorale qui vise clairement le FN et qui s’inscrit dans la continuité du vœu exprimé en mai dernier par le bureau politique de l’UMP –voir nos articles en date du 5 et 10 mai sur ce blog- , à savoir la volonté de à supprimer la possibilité des triangulaires aux législatives –selon les propositions de lois d’Eric Ciotti et Christian Vanneste approuvées par 200 députés. C’est-à-dire concrètement d’empêcher les candidats de l’Opposition nationale de venir jouer les trouble-fête entre socialistes et sarkozystes au second tour.
Manœuvres qui révèlent bien sûr les craintes d’une majorité présidentielle aux abois, mais qui plus largement illustrent une nouvelle fois le fait que nous vivons dans une démocratie confisquée, d’essence totalitaire, où le système s’arroge le droit de désigner quelle partie du corps électoral à le droit d’être représentée dans les assemblées.
Peut importe si cette stratégie renforce l’abstention, que des millions d’électeurs se détournent d’ une vie politique de laquelle on les exclut implicitement. L’important pour les élus de l’UMPS et leurs supplétifs est de retrouver leurs sièges et leurs prébendes pour y poursuivre la même politique peu ou prou interchangeable.
Le baromètre conjoint commandé par la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (Halde) et l’Organisation internationale du travail (OIT) et réalisé par l’institut de sondage CSA, rapporte que les Français issus de l’immigration, originaires de l’Afrique subsaharienne ou du Maghreb, seraient les premières victimes de discriminations lorsqu’ils sont salariés de la fonction publique.
Ne doutons pas que tous nos vertueux démocrates attachés à « l’égalité » se pencheront activement sur ce problème. Les électeurs nationaux, eux, mais aussi d’ailleurs plus largement ceux qui ne se reconnaissent pas dans les autres formations politiques dites « de gouvernement » continueront à être discriminés, ghettoïsés avec l’assentiment général et la complicité plus ou moins discrète de la grande majorité des « faiseurs d’opinion ».
Jusqu’à ce que les Français se réveillent, osent le vote « révolutionnaire » Front National, comprennent que l’abstention renforce l’euromondialisme et renversent enfin dans le secret de l’isoloir ce système à bout de souffle. C’est l’objectif majeur que s’est fixé Bruno Gollnisch s’il est élu à la présidence du FN.