Les 27 500 frontistes qui ne sont pas membres du comité mariniste et qui eux sont tous des électeurs potentiels à la désignation du nouveau président du FN, sont donc autant d’adhérents convaincus par la démarche de Bruno Gollnisch. Ou à convaincre, sachant que le vice-président du FN s’est refusé à mettre sur pied son propre comité de soutien, au nom du refus de la division et de la volonté cohérente qui est la sienne de rassemblement plein et entier de toute la famille frontiste .
Le Nouveau NH, explique de son côté « qu’à en croire la presse et les partisans de la vice-présidente, l’affaire serait entendue et le vote des adhérents ne serait plus qu’une formalité. Du côté de chez Gollnisch, si on admet volontiers que le coup de pouce, dont a bénéficié la fille de Jean-Marie Le Pen de la part de France 2-le passage chez Arlette Chabot le 9 décembre 24 heures avant la clôture des adhésions, NDLR- est non négligeable et peut affecter la sincérité du scrutin, on reste beaucoup plus sceptique quant à l’afflux massif d’adhésions ( plus de 6000 en vingt-quatre heures, selon le FN.) »
« Alors, dernier bluff de la candidate pour tuer la campagne ? » s’interroge cet article. Il y a certainement de cela. Un membre plutôt en vue du Comité de soutien de Marine, qui a accepté d’y figurer suite aux sollicitations multiples et amicales de l’équipe de campagne de la vice-présidente, mais bien décidé à voter Bruno au congrès –ce cas de figure est très répandu !- nous a contacté hier soir.
Il nous a rapporté la teneur du coup de téléphone qu’il a reçu d’un autre membre, tout aussi éminent, de ce comité de soutien. Ce dernier lui a expliqué que son sondage au « pifomètre » réalisé ces derniers jours auprès des adhérents de sa fédération révélait un retournement assez spectaculaire. « Il y a trois mois a-t-il déclaré en substance, avant le passage de Bruno dans ma fédé, environ six adhérents sur dix confiaient vouloir voter Marine, la proportion est aujourd’hui inversée en faveur de Gollnisch ! ».
Questionné par notre ami sur les raisons de ce retournement, ce fervent mariniste affirme que « la force de persuasion de Bruno »lors de ses réunions avec les adhérents, ses « dons d’orateurs », « sa stature de bosseur », « d’intello et de présidentiable », ont fait « très forte impression » et que « le bouche à oreille » a été très favorable au renforcement de sa candidature.
Il relève aussi que « la photo publiée récemment sur NPI montrant les membres de l’équipe des adhésions au « Carré » à Nanterre enregistrant les adhérents avec en face d’eux posés bien en évidence sur leur clavier des bulletins uniquement à l’effigie de Marine a « semé le trouble » et apparaît comme « très très maladroit »…
Autres phénomène, « peut être un peu paradoxal » note-t-il également, « la surexposition médiatique de Marine joue avec le temps clairement en sa défaveur » car elle révèle l’ostracisme dont est victime Bruno. « Marine apparait malgré elle comme la candidate désignée par le système. »
« Au lendemain de son passage chez Chabot, des adhérents m’ont téléphoné à moitié en m’engueulant pour me dire qu’ils voteraient finalement Gollnisch pour rééquilibrer les compteurs en sa faveur, que ce n’est pas à Chabot ou a d’autres journaleux de décider du futur président du FN. »
Enfin la polémique sur « l’Occupation » a été « une bonne opération pour Marine » mais elle est « à double tranchant » puisqu’elle a « apporté du crédit à la ligne dure » défendue par Bruno, « ce qui peut amener les adhérents à préférer l’original Gollnisch à la copie Marine ».
« Le positionnement clairement anti système de Bruno ne donne pas l’impression qu’il joue une mi-temps dans chaque camp. Dans ces conditions je serai pas étonné que Gollnisch soit le nouveau président du FN » !