Site icon Le blog de Bruno Gollnisch

Bruno Gollnisch sur Russia Today

Fort des amitiés et des contacts politiques  qu’il a su nouer au fil des années, notamment sur notre continent,  le Vice-président du FN  et Président de l’AEMN  était en visite en Russie la semaine dernière.  Nous reproduisons ici d’ores et déjà la traduction et  retranscription   de larges extraits de l’entretien accordé par Bruno Gollnisch à la chaîne d’information  Russia Today,  le 29 décembre à Moscou.

Russia Today. Le Front National a été à l’avant-garde des partis extrêmistes et d’extrême droite en Europe. Aujourd’hui nous recevons le polyglotte, professeur de droit et expert en droit oriental, député européen et candidat pour le leadership du Front National, Bruno Gollnisch. Merci beaucoup d’être ici, et ma première question concerne ce dernier point, pourquoi êtes-vous ici, à Moscou ?

Bruno Gollnisch. Eh bien pourquoi pas ? J’ai beaucoup d’amis russes à visiter, y compris des hommes politiques russes. Je vais garder certains aspects confidentiels parce qu’ils me l’ont demandé. Il s’agit aussi de m’informer de la situation en Russie, qui est vraiment intéressante pour nous Français et Européens de l’Ouest. Je voudrais préciser que nous ne sommes pas extrémistes, nous sommes simplement des patriotes,  comme vous pouvez en trouver en tous pays, y compris  en Afrique ou en Asie.

RT. Vous êtes un membre du parlement européen, quel impact a eu l’Union Européenne sur l’identité nationale française et la culture française ?

BG. Pas un impact positif malheureusement, parce que l’Europe aurait du nous protéger contre les effets de la globalisation, et ce ne fut pas le cas. Les frontières ont été  ouvertes à tous les courants de populations et de capitaux venant de l’étranger, et également à tous les produits manufacturés à bas prix dans des pays aux conditions de travail proches de l’esclavage. Cela a eu des effets très négatifs sur nos économies malheureusement.

RT. Vous parlez des défis démographiques et économiques auxquels la France et la Russie font face. A quels défis spécifiques votre pays fait-il face ?

BG. Ce n’est pas spécifiquement français, vous avez raison. Nous avons à y faire face comme de nombreux pays européens, y compris la Russie. Je pense que c’est un très,  très grand problème. Si nous ne croyons pas en la vie, d’autres peuples y croient ; progressivement, il y aura des changements de populations  nos peuples disparaîtront et seront remplacés par d’autres. C’est ce que nous apprend l’Histoire.

Nous devons agir pacifiquement, mais je préconiserai une forte politique en faveur de la famille, par exemple, accueillant de nouvelles vies, les naissances, les enfants.

RT. Voyez-vous l’Union Européenne comme une solution aux problèmes de l’Europe ou peut-être plutôt comme leur cause ?

BG. Elle était supposée être une solution à certains problèmes, par exemple en créant un large marché commun,  mais ce marché à été ouvert au mondialisme, et en ce qui concerne la politique étrangère, nous nous contentons de suivre les Etats-Unis d’Amérique.

Nous ne voyons pas l’utilité de l’Union Européenne. De même, l’Union Européenne tente de construire un super-Etat européen, ce qui ne correspond pas au génie de la civilisation européenne. L’Europe est le lieu où furent inventées l’égale dignité et l’égale souveraineté des Nations, nous devrions conserver cette partie de la culture européenne.

(…)

RT.Pensez-vous que la vision de Dimitri Medvedev d’une Russie multi-ethnique soit fausse ?

BG. Je ne suis pas là pour faire la leçon à Monsieur Medvedev, sur ce qu’est la nation russe ! Je suis parfaitement d’accord pour qu’il n’y ait aucune discrimination selon la race ou l’origine, c’est tout à fait clair. Mais il me semble qu’il y a une culture russe, que j’admire et qui est principalement slave et chrétienne. Ce peuple et cette culture russe ont un territoire vraiment immense grâce au sacrifice au cours de son histoire de patriotes, d’explorateurs, et cela peut-être convoité par d’autres peuples, si les Russes n’ont pas assez d’enfants, par exemple, pour se succéder à eux-mêmes.

(…)

RT. Monsieur Le Pen a souvent parlé du besoin de réévaluer l’occupation nazie de la France. Que voulait-il dire ?

BG. Il n’a absolument jamais dit cela, et n’en parle pas souvent. Répondant à la question d’un journaliste, il a dit que l’occupation allemande en France fut  moins inhumaine qu’elle ne le fut dans d’autres pays. Mais votre question est intéressante car elle montre que la désinformation a fait son chemin, même chez une journaliste aussi intelligente que vous, malheureusement.

RT. Et que pense Monsieur Le Pen des 27 millions de personnes qui sont mortes en Russie en combattant le fascisme ?

BG. Il respecte les héros, et nous avons même dans nos rangs des gens qui ont combattu dans l’escadrille Normandie-Niemen.

(…)

RT. La ligne entre le patriotisme et le nationalisme* et même le nazisme est assez mince, de nombreuses personnes veulent l’utiliser à leur avantage, comment pouvez-vous le prévenir ? Comment pouvez-vous tenir cette ligne ?

BG. C’est très clair :  nous défendons simplement notre identité nationale. Notre patriotisme, ou même notre nationalisme,  si vous voulez, n’ont rien à voir avec une agression contre un autre pays ou un autre peuple. J’irais plus loin : il s’agit  de défendre notre identité nationale contre le mondialisme, nous comprenons parfaitement les peuples qui feraient de même, et nombre d’entre eux, pas seulement en Europe, mais également en Afrique ou en Asie, le comprennent et pensent que Jean-Marie Le Pen et le Front National ont été l’avant garde de cette défense.

RT. Comment préserver le patriotisme des tentatives de manipulations qui viseraient à une agression ?

BG. Je pense que cela repose sur le grand principe juridique et politique de respect des frontières, c’est le noyau de cette politique de sûreté. Et également je dirais, de ne pas interférer dans les problèmes internes d’aucun autre pays, même si nous considérons que ce qui s’y passe est  mal.

Je pense que ne pas interférer, conformément au droit international traditionnel serait mieux que cette espèce de politique mondialiste qui est toujours la domination de la superpuissance.

RT. Vous décrivez exactement les Etats-Unis…

BG. C’est votre conclusion.  Je suis d’accord avec cela sous certains aspects.

(…)

* NDLR : En Russie, le nationalisme est un terme péjoratif souvent assimilé à du fascisme. Au contraire, le patriotisme charnelle est une valeur et un sentiment communément répandus.

Quitter la version mobile