« Le ministère de l’Education nationale a mis en place les EMAS (équipes mobiles académiques de sécurité) qu’il a placé autour de certains établissements scolaires. » Les problèmes varient en effet énormément d’un département et d’un établissement à l’autre, le coefficient d’immigration étant en général proportionnel à la violence. Cela fait bien longtemps que l’école n’est plus un sanctuaire et quand les collèges et lycées n’abritent pas en leur sein des dizaines de nationalités différentes, les établissements plus « homogènes » situés à proximité sont alors les cibles des bandes de « jeunes » venus d’ailleurs …
C’est mollement et à la marge que le gouvernement tente de faire face à la tiers-mondisation des établissements plutôt que de s’attaquer aux causes. A ce sujet le site de Marianne a relayé le texte du blogueur Jean-Paul Brighelli, qui se penche sur les raisons de la démission d’une de ses collègues, « désarmée face à la faillite du système éducatif », estimant que « la violence scolaire, tant physique que symbolique, est le fruit de la refonte pédagogiste de l’école »…à laquelle M. Chatel ne trouve de toute évidence rien à redire.
M. Brighelli relaye dans son article (en date du 24 janvier) la lettre de démission qu’une enseignante a adressée à son Principal de collège de la « cité scolaire Henri Bergson » dans le XIXème arrondissement de Paris, collège « bien loti en UPI (pour élèves dyspraxiques), en CLAD (pour non francophones) et en FLER (pour francophones illettrés)… »
Dans cette lettre cette jeune femme de 38 ans explique : « la semaine dernière, deux collègues ont été agressés physiquement par des élèves, élèves qui n’en n’étaient pas à leur premier coup d’éclat et dont la surenchère dans l’agressivité et la violence à l’égard des adultes n’était que prévisible. Ces incidents, très graves, ne sont que la conséquence du climat délétère qui règne dans l’établissement : incivilités, refus d’obéissance, insultes, violences à l’égard des adultes se sont banalisés au point que les élèves, se sentant dans une situation de toute puissance, n’ont même plus conscience de la gravité de leurs actes (…). »
« Pour ma part, je refuse de continuer à être traitée comme une chienne par des enfants à qui j’ai eu le malheur de demander de retirer leur casquette, d’aller se ranger dans la cour ou de me donner leur carnet de liaison. Je refuse de continuer à assister à la complaisance avec laquelle certains adultes confortent ces enfants dans leurs dérives au lieu de tout faire pour les aider à en sortir. »
« Je refuse de continuer à assister, impuissante, à ce gâchis généralisé, nos élèves les plus fragiles étant les premières victimes de notre incapacité, voire notre réticence, à instaurer les conditions nécessaires à leur apprentissage. Je refuse de continuer à participer de ce spectacle affligeant que nous offrons quotidiennement à nos élèves et qui me fait honte. »
« Qu’en est-il, poursuit-elle de l’application de l’article 11 de la Loi n°83-634 du 13 juillet 1983 selon lequel La collectivité publique est tenue de protéger les fonctionnaires contre les menaces, violences, voies de fait, injures, diffamations ou outrages dont ils pourraient être victimes à l’occasion de leurs fonctions, et de réparer, le cas échéant, le préjudice qui en est résulté, alors que quotidiennement notre intégrité morale et physique est menacée quand elle n’est pas bafouée ? »
« Qu’en est-il de nos devoirs envers nos élèves, de notre mission éducative à partir du moment où nous nous révélons incapables de simplement manifester notre volonté de les voir appliquer le règlement intérieur, de les protéger d’eux-mêmes et des autres, c’est-à-dire de leur offrir une scolarité digne de ce nom ? Quel avenir leur préparons-nous ? »
Pour conclure ce constat d’une insupportable dérive, précisons qu’une enquête sur « les victimes de violences scolaires » sera menée en mars à annoncé le ministère de l’Education. Selon le ministre Luc Chatel, « le sujet qui a le plus avancé » depuis les états généraux d’avril, est la formation des enseignants face à la violence. » Il a indiqué le 9 janvier que « d’ici la fin de l’année chaque professeur stagiaire va (…) suivre un module de formation spécifique à la gestion de classe ». « De plus, 70 % des chefs des 184 établissements les plus difficiles ont aussi reçu une formation. Les 30% restants le feront au premier trimestre 2011 ». Il est certain que cela va tout changer…les enseignants sont rassurés et les racailles en tremblent déjà…