Historiquement combattu depuis sa promulgation par le Front National et Jean-Marie Le Pen, cette loi d’essence stalinienne interdit notamment de contester simplement ne serait-ce qu’un point du jugement du tribunal de Nuremberg ; loi Fabius-Gayssot rétablissant le délit d’opinion au nom de laquelle le père de famille nombreuse Vincent Raynouard est actuellement incarcéré –voir notre article en date du 7 septembre 2010.
Bruno Gollnisch a décidé d’apposer son nom à la pétition initiée par le journaliste et historien Paul-Eric Blanrue « pour l’abrogation de la loi Gayssot et la libération de Vincent Raynouard », devenant ainsi le premier parlementaire français à énoncer par cet acte solennel son attachement à la liberté d’expression.
Une pétition qui a déjà recueilli la signature de très nombreuses personnalités comme l’universitaire belge Jean Bricmont, l’humoriste Dieudonné, le journaliste et écrivain Dominique Jamet, ancien président de l’établissement public de la Bibliothèque de France, le Père Michel Lelong, le fondateur de Reporters sans frontières Robert Ménard ou encore celle de l’américain Steve Wozniak, l’une des grandes figures de la révolution informatique, cofondateur d’Apple avec Steve Jobs.
Dans l’esprit de M. Blanrue, il s’agit notamment de « commencer à exercer une pression sur les pouvoirs publics pour qu’ils comprennent que cette loi liberticide est insupportable dans un pays comme la France qui se targue d’être démocratique et se permet de donner des leçons de morale au monde entier, au point d’aller mener une guerre en Afghanistan pour y imposer ses immortels principes ! »
Dans son courrier adressé à M. Blanrue, Bruno Gollnisch souligne qu’il « signe volontiers la pétition en faveur de l’abrogation de la loi Gayssot et de la libération de M. Reynouard, dont l’emprisonnement est une honte pour un pays qui se prétend libre. » Mais « pour que les choses soient claires, (il) souhaite cependant préciser que, contrairement au texte proposé (celui de la pétition, NDLR), (il) ne considère pas la liberté d’expression comme un héritage de la Révolution française. Et que pour (lui) le national-socialisme est incompatible avec le catholicisme, surtout d’ailleurs traditionnel et radical . »
Au cours de sa carrière politique comme au sein de l’université française, Bruno Gollnisch a toujours manifesté son attachement à la liberté d’expression et de recherche, doublé d’une curiosité intellectuelle qui lui a toujours permis d’engager un dialogue franc et courtois avec des interlocuteurs manifestant des idées diamétralement opposées aux siennes.
Ouverture d’esprit qui lui permet aussi de cultiver la vertu du doute et qui lui donne le recul nécessaire pour juger d’une situation. Ecrivant à M. Blanrue, Steve Wozniak rapportait que « chacun sait que les livres (d’histoire) sont écrits par les vainqueurs ». Un constat d’évidence qui n’entraîne pas Bruno Gollnisch à établir une hiérarchie des victimes, des souffrances ou encore des bourreaux. Il le rappelait au mois d’août dernier lors de son déplacement au Japon dans le cadre d’un colloque réunissant de nombreux mouvements nationaux de résistance au mondialisme.
Evoquant les deux bombes atomiques yankees qui ont frappé le sol nippon en 1945, il déclara : « Il y a les bons et les mauvais criminels de guerre. Les bons criminels de guerre, ceux-là qui sont pardonnés, sont les vainqueurs. C’est ceux qui ont bombardé et fait éclater sous des chaleurs de trois mille degrés les femmes, les vieillards, les enfants, de Hiroshima, de Nagasaki, de Dresde ou d’ailleurs. Ca, ce sont les bons. Et puis il y a les mauvais, qui sont dans le camp des vaincus ».