Site icon Le blog de Bruno Gollnisch

« Journée sans immigrés », le retour…

Ce fut un échec en terme de mobilisation l’année dernière –voir notre article du 2 mars 2010-, mais les médias ont  couvert l’évènement et c’est somme toute l’essentiel pour les organisateurs : a lieu aujourd’hui  la deuxième édition de la « Journée sans immigrés ». Elle consiste  en quelques maigres rassemblements (Paris, Lille, Lyon, Marseille…) de membres d’associations extrémistes et immigrationnistes. Il s’agit d’inviter les immigrés à « ne pas participer à la vie de la cité » pour « marquer la nécessité de (leur) présence ». « La date du 1er mars nous explique Le Figaro, a été choisie car elle marque l’anniversaire de l’entrée en vigueur en 2005 du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (CESEDA), qui instaurait une immigration choisie sur des critères économiques. »

Une journée qui s’inspire directement de  la mobilisation de la communauté latino aux Etats-Unis en 2006 qui avait débouché sur des manifestations impressionnantes,  afin d’obtenir la régularisation de 12 millions d’immigrés clandestins  sud-américains. Une démonstration de force qui s’apparentait à un véritable bras de fer avec l’Etat fédéral. Lobby latino dont le  poids démographique a dépassé celui de la communauté afro-américaine, et qui est    devenu incontournable, capable de faire et de  défaire des majorités,  donc d’influer sur la politique des Etats-Unis. 

Lobby  qui fut consciencieusement dragué par les  candidats républicain et démocrate à la dernière présidentielle, mais chez qui Obama rafla la mise en promettant beaucoup.  Ce qui explique  aussi la montée au créneau du président américain contre la loi promulguée  le 6 mai dernier par la  républicaine Jan Brewer,  gouverneur  de l’Arizona,  qui autorisait  notamment les forces de l’ordre  à contrôler le statut migratoire en cas de « doute raisonnable » pour endiguer le flot de clandestins en provenance du Mexique –  voir nos articles en date des  6 mai, 7 juillet, et 9 octobre 2010. 

C’est cette même logique communautariste et de discrimination positive qui est à l’œuvre en France, en tentant de rendre matériellement visible l’apport essentiel des immigrés non européens au bon fonctionnement  d’une France forcément  raciste, mesquine et égoïste. C’est tellement vrai que le monde entier se précipite chez nous pour y bénéficier des incomparables  avantages sociaux  et économiques que l’on sait…

Nous savons aussi  depuis  Maurice Allais que « lorsqu’un travailleur immigré entre dans un pays, il faut consacrer une épargne quatre fois supérieure à son salaire annuel pour construire les équipements (école, logement, hôpital…) dont il a besoin, charge relevant en France de la collectivité ».

Ce poids  financier de l’immigration, de plus en plus insupportable, est estimé annuellement France à 36 milliards d’euros (dépenses en maintien de l’ordre,  justice, frais de scolarité, de santé, formation professionnelle, logement, coûts supplémentaires dans les quartiers dits « sensibles », aides sociales diverses ou  regroupement familial…) par  Yves-Marie Laulan, économiste et président de l’Institut de géopolitique des populations.  Son étude, qui prend en compte le différentiel entre les recettes et les dépenses apportées par les immigrés s’appuie notamment sur les travaux des professeurs d’économie Jacques Bichot et Gérard Lafay.

Il est ainsi de nouveau démontré   que « l’immigration profite surtout aux immigrés eux-mêmes ainsi qu’aux employeurs qui bénéficient de la présence d’immigrés non qualifiés, parfois de façon non déclarée (…) ». Elle est donc certainement une chance pour le Medef, le groupe Bouygues et pour gonfler les effectifs de  CGT, mais  pas  nécessairement pour la France…

Quant au  Professeur Alain Besançon, membre de l’Institut, il reprend les interrogations de l’intellectuel américain Christopher Caldwell  dans soin ouvrage « Reflections on the Revolution in Europe: Immigration, Islam and the West » (2009).  « L’Europe avait-elle besoin d’autant d’immigrants ? Au lendemain de la guerre, il le semblait, et nul ne songeait à élever des barrières institutionnelles (…).  L’argument capitaliste est que cette main d’œuvre a sauvé beaucoup d’industries. En fait c’était des industries condamnées. L’immigration a retardé les gains de productivité, et au prix de coûts latéraux dont le calcul n’a jamais été fait.»

«L’argument socialiste est que le rajeunissement général provoqué par l’immigration, avec son taux élevé de natalité, a permis de sauver le Welfare State (« l’Etat providence »). Mais il est devenu évident qu’elle ponctionne ce Welfare State plus qu’elle ne lui apporte ».

 

Quitter la version mobile