Une journée qui s’inspire directement de la mobilisation de la communauté latino aux Etats-Unis en 2006 qui avait débouché sur des manifestations impressionnantes, afin d’obtenir la régularisation de 12 millions d’immigrés clandestins sud-américains. Une démonstration de force qui s’apparentait à un véritable bras de fer avec l’Etat fédéral. Lobby latino dont le poids démographique a dépassé celui de la communauté afro-américaine, et qui est devenu incontournable, capable de faire et de défaire des majorités, donc d’influer sur la politique des Etats-Unis.
Lobby qui fut consciencieusement dragué par les candidats républicain et démocrate à la dernière présidentielle, mais chez qui Obama rafla la mise en promettant beaucoup. Ce qui explique aussi la montée au créneau du président américain contre la loi promulguée le 6 mai dernier par la républicaine Jan Brewer, gouverneur de l’Arizona, qui autorisait notamment les forces de l’ordre à contrôler le statut migratoire en cas de « doute raisonnable » pour endiguer le flot de clandestins en provenance du Mexique – voir nos articles en date des 6 mai, 7 juillet, et 9 octobre 2010.
C’est cette même logique communautariste et de discrimination positive qui est à l’œuvre en France, en tentant de rendre matériellement visible l’apport essentiel des immigrés non européens au bon fonctionnement d’une France forcément raciste, mesquine et égoïste. C’est tellement vrai que le monde entier se précipite chez nous pour y bénéficier des incomparables avantages sociaux et économiques que l’on sait…
Nous savons aussi depuis Maurice Allais que « lorsqu’un travailleur immigré entre dans un pays, il faut consacrer une épargne quatre fois supérieure à son salaire annuel pour construire les équipements (école, logement, hôpital…) dont il a besoin, charge relevant en France de la collectivité ».
Ce poids financier de l’immigration, de plus en plus insupportable, est estimé annuellement France à 36 milliards d’euros (dépenses en maintien de l’ordre, justice, frais de scolarité, de santé, formation professionnelle, logement, coûts supplémentaires dans les quartiers dits « sensibles », aides sociales diverses ou regroupement familial…) par Yves-Marie Laulan, économiste et président de l’Institut de géopolitique des populations. Son étude, qui prend en compte le différentiel entre les recettes et les dépenses apportées par les immigrés s’appuie notamment sur les travaux des professeurs d’économie Jacques Bichot et Gérard Lafay.
Il est ainsi de nouveau démontré que « l’immigration profite surtout aux immigrés eux-mêmes ainsi qu’aux employeurs qui bénéficient de la présence d’immigrés non qualifiés, parfois de façon non déclarée (…) ». Elle est donc certainement une chance pour le Medef, le groupe Bouygues et pour gonfler les effectifs de CGT, mais pas nécessairement pour la France…
Quant au Professeur Alain Besançon, membre de l’Institut, il reprend les interrogations de l’intellectuel américain Christopher Caldwell dans soin ouvrage « Reflections on the Revolution in Europe: Immigration, Islam and the West » (2009). « L’Europe avait-elle besoin d’autant d’immigrants ? Au lendemain de la guerre, il le semblait, et nul ne songeait à élever des barrières institutionnelles (…). L’argument capitaliste est que cette main d’œuvre a sauvé beaucoup d’industries. En fait c’était des industries condamnées. L’immigration a retardé les gains de productivité, et au prix de coûts latéraux dont le calcul n’a jamais été fait.»
«L’argument socialiste est que le rajeunissement général provoqué par l’immigration, avec son taux élevé de natalité, a permis de sauver le Welfare State (« l’Etat providence »). Mais il est devenu évident qu’elle ponctionne ce Welfare State plus qu’elle ne lui apporte ».