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L’UMP contre la police de la pensée : recevable ?

Nous l’évoquions hier, Eric Zemmour était l’invité d’une convention nationale UMP sur le thème : « les normes vont-elles tuées les libertés des Français ? », co-organisée dans  une annexe de l’Assemblée nationale par Jean-François Copé et  Hervé Novelli, à la tête d’un think-tank de l’UMP, Le club des réformateurs. Comme souvent, le journaliste a prononcé des paroles qui tintent agréablement aux oreilles de tout homme libre.  Comme il fallait s’y attendre, cette présence  n’a pas fait l’unanimité, notamment au PS .

Deux  apparatchiks  de la rue de Solferino,  Mehdi Ouraoui et Pascale Boistard, se sont fendus d’une déclaration dans laquelle ils estiment que « l’invitation d‘Eric Zemmour par l’UMP », «  indigne d’une formation politique républicaine », «  est une très lourde faute, pas seulement contre les millions de Français victimes de discriminations, mais contre la République ».

  « C’est une provocation médiatique dérisoire ajoutent-ils, mais c’est aussi une offensive idéologique inquiétante. Car la droite s’inscrit, une nouvelle fois, dans une surenchère idéologique et électoraliste avec le Front national. Il s’agit de concurrencer Marine Le Pen sur un thème clé du FN: la lutte contre le politiquement correct’ et les lois-baillons qui brideraient la liberté d’expression

 Eric Zemmour  a donc rappelé que  la liberté d’expression « fut une lente conquête historique (…) et il nous faudrait sacrifier ce combat séculaire sur l’autel judiciaire ». « C’est désormais le code pénal qui régirait les règles de bienséance de la parole publique ». « On ne saurait donc plus alors dans une démocratie qui suppose un espace désacralisé où les vérités ne sont pas absolues mais relatives (…) mais dans une théocratie où une parole sacrée s’impose à la société (…) et où la justice est chargée de punir les déviances (…) les dérapages qui sont autant de sacrilèges ». «  La justice n’a pas de légitimité pour décider de l’innocence ou de la culpabilité d’une parole publique. »

« La République, de Gambetta au général De Gaulle, a très bien vécu sans ces législations liberticides », a affirmé encore M. Zemmour en citant notamment la loi Gayssot (1990) et la loi Taubira (2001, reconnaissant les traites et l’esclavage comme un crime contre l’humanité).

Il a logiquement fustigé « le travail de propagande réalisé par l’extrême gauche »  et  a demandé aux élus UMP de supprimer notamment les lois mémorielles, et « l’action pénale pour les associations anti-racistes  (…) Et pendant que vous y êtes, si vous pouviez supprimer leurs subventions, cela ferait du bien au budget de l’Etat. »

Mais le journaliste médiatique, qui  a su occuper avec talent  une  niche marketing  pour  attirer dans les journaux et les chaines de ses employeurs les français, de plus en plus nombreux, qui rejettent la dictature de la pensée unique, est-il dupe du résultat de son plaidoyer ?

 Comme le note l’Express:« Pas sûr que l’UMP, après le débat sur la laïcité, n’ouvre un débat encore plus explosif sur les lois mémorielles. Eric Zemmour sera déçu. »

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