« Nicolas Sarkozy, rapporte Le Post, en manque d’argumentation, a pressé les ministres des Affaires étrangères du G8 d’accepter l’établissement rapide d’une zone d’exclusion aérienne en Libye, face à la progression des troupes loyales à Mouammar Kadhafi. »
Le hic, c’est que « la Chine et la Russie, toutes deux membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU, ont fait part de leur scepticisme à ce sujet, ainsi que l’Allemagne et l’Inde qui s’est, elle, carrément dite opposée à cette action militaire. Pire, ces fissures fragilisent Sarkozy et ce hier matin, lors de la réunion du G8, la France a tenté en vain de faire tout son possible, en s’appuyant sur l’avis favorable des régimes arabes corrompus et serviles. »
« Kadhafi de son côté a brandi la menace de confier dès aujourd’hui même, la gestion du pétrole libyen à la Chine, la Russie et l’Inde, au détriment de la France ou des Etats-Unis de Barack Obama. Le président américain est assez prudent sur la question. Bonne attitude ? Les heures qui viennent seront décisives ».
En attendant Saïf al-Islam le fils de Kadhafi, la vengeance est un plat qui se mange chaud en Libye, a assuré sur euronews avoir financé la campagne présidentielle de Sarkozy en 2007.
Notre pays se trouve donc de nouveau ridiculisé sur la scène internationale pour avoir accordé par le biais de son chef d’Etat du crédit au vibrionnant BHL. Un donneur de leçon(s) décrit par le critique Ian Buruma, journaliste du New York Times, rapporte le Nouvelobs.com, comme « ce que les Allemands appellent un Hochstapler, quelque chose qui se situe entre le vantard et l’imposteur, une figure comique bien connue de la littérature européenne. »
« De là à devenir un personnage de cinéma, il n’y avait qu’un pas, qui vient d’être franchi: le roman de Justine Lévy, fille de notre Hochstapler national, va être adapté au cinéma. Il s’agit de «Mauvaise fille», sorti en 2009 chez Stock ». C’est le rockeur Bob Geldorf qui incarnera le mari d’Arielle Dombasle à l’écran.
Une question taraude les Français ayant encore une minimum de mémoire et de bon sens: comment Sarkozy a-t-il pu répondre aux injonctions de BHL tout en débitant sans ciller dans d’autres occasions les discours d’Henri Guaino ? Ou se trouve la cohérence ? Comment placer sa confiance en un personnage qui restera à jamais marqué par ce long réquisitoire haineux contre le peuple de France qu’il avait commis dans son ouvrage « L’idéologie Française » ?
Comment croire cet ex « nouveau philosophe » qui n’hésitait pas à traiter de « fascistes » –c’est décidemment une obsession – celles et ceux qui refusaient d’appuyer les menées guerrières de l’Oncle Sam en Irak?
Comment oublier les mensonges, rappelés par Jade Lindgaard et Xavier de la Porte dans « Le B.A BA de BHL », de ce personnage, notamment ses reportages bidons à Sarajevo, et qui avait accrédité les rumeurs de génocide au Kosovo, l’histoire de ces « wagons plombés partant dans le brouillard » afin de légitimer la ratonnade anti-serbe de l’Otan en 99 ?
Comment ne pas se méfier des jugements d’un homme qui , invité en 1998 par la junte algérienne, « blanchit l’armée de toute responsabilité dans le massacre de civils », pourtant avéré ?
Comment croire sur parole BHL quand sont connus « le tissu d’approximations et d’erreurs », « les faux scoops » dont sont truffés son ouvrage sur le meurtre du journaliste Daniel Pearl, enlevé et assassiné par des islamistes au Pakistan ?
Comment ne pas avoir de doutes sur la probité intellectuelle de M. Lévy, qui s’est vanté faussement d’une amitié de vingt ans avec le célèbre commandant Massoud en Afghanistan ?
Arrêtons-nous là. Personnage emblématique de cette société de connivence qui lie magnats de la Finance, monde politique et médiatique, est-il finalement vraiment étonnant que la musique du pipo(le) BHL, ami de Nicolas Sarkozy de Dominique Strauss-Khan, résonne encore dans les allées d’un Système moribond ? Mais pour combien de temps encore ?