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Cantonales : le point à J-2…mobilisons nous !

A deux jours du premier tour des élections cantonales, alors que le  sondage Opinion Way  (le seul ?) réalisé  sur ce scrutin crédite le FN de 15% des suffrages  (voir notre article en date du 15 mars), les spécialistes s’attendent à un excellent résultat pour l’opposition nationale.  Dernières élections avant 2012, « une marche sur le chemin de la présidentielle comme l’a déclaré Marine Le Pen, ce scrutin est cependant  suspendu à un certain nombre d’interrogations. Notamment l’impact éventuel  de l’actualité internationale sur le résultat de celui-ci…et le  taux d’abstention que d’aucuns prédisent très élevé.

Le drame nucléaire au Japon peut-il influer sur  les votes en faveur des candidats  Verts-Europe Ecologie ? La situation sur la rive sud de la Méditerranée ?  L’entrée de la  France dans le conflit libyen par le biais de frappes militaires  rendues possibles dans la nuit par une résolution du conseil de sécurité de l’Onu, aura-t-elle elle aussi une répercussion sur les choix de nos compatriotes ? Cette situation de crise engendrera-t-elle un « réflexe  légitimiste » de soutien à la majorité présidentielle?

Bref ces évènements  anxiogènes, qui s’ajoutent  aux autres sujets de  préoccupations que sont pour nos compatriotes en premier lieu la dégradation du pouvoir d’achat, la flambée des prix, une  situation économique et  sociale sans cesse plus difficile, peut elle influer sur les votes ?

La Présidente du FN l’a dit et répété, notre Mouvement  « (espère) faire mieux qu’aux cantonales de 2004 »,  un type de scrutin   notions nous le 4  mars,   qui   favorise cependant   le poids des  réseaux de notables,  le clientélisme,  les débats locaux,  ce qui est un handicap certain pour l’opposition nationale.

 Autre difficulté,   l’UMP a relevé le seuil d’accès au second tour dans le seul but de nuire au FN, le Parlement  ayant  décidé qu’un candidat devra obtenir au premier tour un score égal à 12,5% des électeurs inscrits pour pouvoir se maintenir au second tour. Auparavant, représenter 10% des inscrits suffisait. Si la participation est de 50%, un candidat devra donc obtenir au moins 25% des voix pour accéder au second tour.

Une manœuvre qui pourrait se retourner cependant contre l’UMP, par « effet ciseau » a relevé  Bruno Gollnisch (voir notre article en date du  10 mars). Les analystes tablent sur la possible présence au second tour d’environ 130 candidats frontistes à ces cantonales dans le cadre de  triangulaires,  mais aussi d’une quarantaine de duels  opposant le FN à un  candidat  de l’UMP ou du PS.

Historiquement, le premier frémissement électoral en faveur du FN est intervenu aux élections cantonales de  1982, avec… 0,20 % des suffrages au niveau national, mais  dans quelques circonscriptions des résultats  en forte progression comme à Dreux-Ouest (12,62 %)  et à Grande-Synthe près de Dunkerque  (13,30 %). Aux   cantonales de   mars 1985, Jean Roussel fut  élu conseiller général FN dans un canton de Marseille (Bouches-du-Rhône) et  droite et FN signèrent  un accord de désistement réciproque dans les Alpes-Maritimes. En 1988,   les candidats nationaux réalisèrent en  moyenne  5,73 % dans les 1 465 cantons où ils étaient présents ; 8,1 % des voix  dans 2 035 cantons en 1995; 6,94 % des suffrages  dans  1 933 cantons en 2001.

Le FN réalisa son meilleur score en 2004, aidé en cela par la dynamique suscitée par le  couplage des cantonales avec les régionales (là aussi un record avec plus de 15% des voix), les 1846  candidats FN dans les cantons  totalisèrent en moyenne   12,12% des suffrages.

En 2008, les cantonales furent  jumelées avec les municipales à un moment où  le FN était  en grande difficulté après le revers des législatives de 2007. Les candidats frontistes  étaient    présents dans seulement  1 020 cantons  et obtinrent  un score national  de 4, 85%.

Le FN entre en lice dimanche prochain dans des conditions bien meilleures qu’il y a trois ans, indéniablement grâce à la popularité de Marine Le Pen . Certes, notre Mouvement n’a pu aligner autant de candidats qu’en 2004. La raison principale en est sa  trésorerie qui l’oblige  à être présent que dans les cantons où il est susceptible de dépasser, au nom d’un sain principe de précaution, la barre des 5%,  afin de pas grever son budget et d’obtenir les remboursements des frais de campagne.  

S’ajoute aussi à  cela le problème de l’implantation locale du FN,   le départ de cadres et candidats aguerris que le flot de nouveaux adhérents ces derniers mois n’a pu combler pour l’instant. Mais les 1440 candidats FN (sur les  10 360 candidats engagés) couvrent 71% des  2 023 cantons renouvelables, et les  cantons en question  représentent 82% des électeurs appelés aux urnes.

Quoi qu’il arrive, le FN, qui n’a pour l’instant  aucun conseiller général,  n’a rien à perdre dans ce scrutin,   dans lequel il enregistrera très certainement  une forte  progression. Mais répétons le, une des clés de cette élection sera indubitablement le taux d’abstention,  qui s’élevait à 35% en 2004 et 36% en 2008, alors  il s’agit de voter…et de faire voter !

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