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Claude Guéant « ne se sent plus chez lui » ?

Cela fait des années que la droite parlementaire « nous fait le coup ».Celui du   petit couplet bien  « réac » à quelques jours d’une élection,  de la sentence frappée du coin du bons sens, du  parler vrai,  du truisme politiquement incorrect. Chirac avait lâché le « bruit et l’odeur » avec Juppé à se côtés à la tribune opinant du chef.  Giscard nous avait mis en garde  dans les colonnes du Fig-Mag sur « l’immigration-invasion » »… dont il fut  directement  responsable avec Chirac ! Même à gauche,  ce brave Michel Rocard nous raconta que « la France ne peut accueillir toute la misère du monde, et Laurent Fabius avoua que le FN  posait « les bonnes questions ». Pour quels résultats pratiques ?    Cette fois-ci c’est le complice de Nicolas Sarkozy et nouveau ministre de l’Intérieur, Claude Guéant,  qui s’y colle. 

Sur l’antenne d’Europe 1, Claude Guéant a déclaré  hier que  « Les Français à force d’immigration incontrôlée ont parfois le sentiment de ne plus être chez eux, ou bien ils ont le sentiment de voir des pratiques qui s’imposent à eux et qui ne correspondent pas aux règles de notre vie sociale ». « Nos compatriotes veulent choisir leur mode de vie, ils ne veulent pas qu’on leur impose un mode de vie. » a-t-il encore relevé.

Une déclaration qui est incontestablement en phase avec les réflexions et le sentiment d’une majorité de nos compatriotes. Mais  qui intervient  à quelques jours d’une élection que la majorité aborde dans des conditions pour le moins difficile…  et avec un FN sur une pente ascendante. Il n’y a bien sûr pas de hasard !

 Lors d’une conférence  de presse tenue hier à son retour d’Italie et notamment   de l’île de Lampedusa, point  d’arrivée de nombreux clandestins en provenance de Tunisie, Marine Le Pen a souligné non sans ironie que  Claude Guéant « pourrait être adhérent d’honneur du FN puisqu’il est touché par  la grâce… sauf que cela n’annonce que les prochaines élections. » Cela relève de « l’enfumage habituel sarkozyste. La réalité, c’est les chiffres et Claude Guéant pourrait nous dire quelles sont les solutions qu’il propose pour faire face au flux d’immigration clandestine qui commence à passer de manière de plus en plus importante la non-frontière franco-italienne. »

Jean-Marie Le Pen a souligné que le « constat » de M.  Guéant, une tentative de récupération politique « gros comme un câble »,  « a été constamment exprimé par les gens du pouvoir mais ne s’est jamais traduit par aucun acte tendant à supprimer l’immigration incontrôlée ».

 Le numéro est bien rodé, François Fillon a profité de la sortie du ministre de l’Intérieur pour répéter  que l’UMP n’a « rien de commun avec le FN » dont  « le programme qui n’a aucune crédibilité ». « Tout ce qui contribue à renforcer les extrêmes est dangereux pour la démocratie et pour la crédibilité de la France » a-t-il ajouté, arguant implicitement qu’il ne fallait pas laisser le monopole du réel au Front National.

La gauche a également volé au secours des candidats UMP en donnant un maximum d’écho aux propos de M Guéant, espérant aider  en cela la majorité présidentielle à éviter une fuite trop importante de son électorat vers le FN. Entre « partis républicains », il faut bien s’entraider…

Parfaits repoussoirs de l’électorat droitier, ils ont fait ce qu’on attendait d’eux :  Cécile Duflot secrétaire nationale d’Europe Ecologie-Les Verts  a donc évoqué « le cynisme venimeux » de l’UMP ;  le PC, « une  minable petite phrase  indigne », une «  droite ouvertement xénophobe » ;  le socialiste Harlem Désir  a assuré que « Guéant double le FN sur sa droite »…

Jean-Pierre Grand  député UMP  de l’Hérault et  proche de Dominique de Villepin,   a enfoncé le clou en dénonçant  «  une lépenisation au sommet de l’Etat ». Mais comme Martine Aubry il n’est pas certain de l’efficacité de la méthode employée pour contenir l’opposition nationale : « (cette déclaration de M Guéant) est insupportable » et (…)  surtout politiquement suicidaire. C’est la même chose que d’appeler à voter FN parce que par définition les électeurs préfèrent l’original à la copie » a  ajouté M. Grand. Si même les villepinistes reprennent les axiomes  frontistes…

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